Divergences, critiques et démarches en solo : Lamuka vit peut être ses ultimes moments
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Fayulu et Katumbi se tirent déjà à boulet rouge en attendant le remplacement de JP Bemba, dont la coordination temporaire prend fin ce 30 octobre sans éclat, par Adolphe Muzito
LKT
Les relations entre Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux des leaders de la plateforme politique Lamuka, deviennent, chaque jour qui passe, très tendues. Face à cette situation, on constate un silence étonnant de l’autre leader, Jean-Pierre Bemba, président du MLC (Mouvement de Libération du Congo) qui, en principe, devrait se préoccuper de la situation étant donné sa position de coordonnateur temporaire dont le mandat prend fin ce mercredi 30 octobre.
Si Moïse Katumbi Chapwe, président du regroupement politique « Ensemble pour le changement », qui fait partie de Lamuka, s’était prononcé clairement pour une Opposition politique républicaine après la validation des résultats de la présidentielle de décembre 2018 remportée par Félix A. Tshisekedi, le candidat malheureux Martin Fayulu, qui a été porté comme «bébé» par ses pairs voulait continuer à être soutenu par les mêmes colistiers de Lamuka afin de réclamer la vérité des urnes.
Selon des observateurs, Martin Fayulu, qui a bénéficié de la popularité de Moïse Katumbi, surtout dans la partie Sud-Est du pays, ne manque pas de mal digérer l’option prise par le Chairman de TP Mazembe. C’est une tension entre ces deux personnalités qui prend, chaque jour qui passe, une autre allure.
Martin Fayulu en veut à Moïse Katumbi, pendant que certains co-fondateurs de Lamuka quittent la coalition. Freddy Matungulu a été le premier à quitter cette plateforme politique pour répondre à l’appel du Président de la République qui l’a nommé Administrateur de la BAD (Banque africaine de développement) pour le compte de la RDC. Il a été suivi par Antipas Mbusa Nyamwisi qui a accepté de soutenir le Chef de l’Etat dans ses efforts visant à arriver au bout de l’épidémie de maladie à virus Ebola dans l’Est de la RDC et de l’insécurité orchestrée par de nombreux groupes armés toujours dans cette partie du pays dont il est originaire.
Martin Fayulu croyait se servir de tous ses colistiers de Lamuka dans un combat sans éléments contradictoires aux résultats publiés par la CENI et validés par la Cour constitutionnelle. Cette haute cour qui prend les arrêts en dernier ressort et imposable à tous. Aussi dans son combat pour la vérité des urnes, il n’a plus que son frère de la même province pour le soutenir, Adolphe Muzito, parce que même Jean-Pierre Bemba ne le suit pas sur ce terrain sans avenir.
C’est de cette façon que Martin Fayulu réagit à toutes les déclarations de Moïse Katumbi. Quand les membres d’Ensemble soutiennent leur président Katumbi pour son option de l’Opposition républicaine, ceux de Fayulu réagissent vite pour qualifier l’ancien gouverneur de l’ex Katanga «d’être parmi ceux qui étaient trempés dans la mauvaise gouvernance des minerais de cette province très riche». Selon aussi des sources, Martin Fayulu croit être désormais «plus populaire» que les deux grands leaders de Lamuka, Katumbi et Bemba. Même si ce dernier a opté pour ligne de conduite particulière, pour Fayulu, certains de ces leaders de Lamukaveulent réduire son influence.
Les élus d’Ensemble peuvent soupesés !
Une chose, c’est quand le président de la Dynamique pour la vérité des urnes va plus loin pour dire que les élus au Parlement de l’Ensemble «peuvent être facilement achetés», une façon de répondre à l’ancien Gouverneur de l’ex Katanga, qui tient au poste du Porte-parole de l’Opposition. Chose qui a été même circulée sur les réseaux sociaux. Il a soutenu«qu’avoir plus des députés de sa plateforme à la chambre basse du Parlement n’est pas un atout sur lequel Moïse Katumbi peut compter pour briguer le poste de porte-parole de l’opposition. Aussi selon Martin Fayulu, «ces députés peuvent facilement être «achetés».
«Avoir des députés à l’Assemblée nationale, c’est une flexibilité, d’ailleurs la plupart seront achetés», a-t-il déclaré, le 26 octobre dernier à Paris, face à la diaspora congolaise vivant en France. Martin Fayulu a même invité les autres à être sérieux. «J’ai suivi Moïse Katumbi sur la question de l’opposition. Il faut que nous soyons corrects et responsables. Je me réfère à la déclaration de Lamuka du 30 juillet dernier à Lubumbashi, on réclame avoir gagné, et au même moment on réclame le poste de porte-parole de l’opposition», poste dont la charge devrait peser sur le coordonnateur en exercice de Lamuka, a-t-il proposé.
Avec l’avènement de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito ,grisé par la reconnaissance de Félix Tshisekedides performances réalisées lors de son passage à la Primature ,à la tête de Lamuka,une incertitude est vraiment possible quant à l’avenir de cette plateforme mise sur pied à Genèveavant sa mutation politique en Belgique. La reconnaissance de Fatshi à l’endroit du leader de Nouvel Elan ne va pas réjouir celui qui se considère maitre à bord de Lamuka.