Bientôt sur les écrans kinois : La guerre des femmes en Syrie dans le film « Sœurs d’armes »
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L’essayiste et journaliste française Caroline Fourest réalise son premier film de fiction avec « Sœurs d’armes ». Dans ce long-métrage de 112 minutes, il est notamment question de Kenza (Camélia Jordana ) et Yaël (Esther Garrel), deux jeunes françaises qui partent se battre en Syrie, aux côtés des combattantes Kurdes. Leur quête croise celle de Zara (Dilan Gwyn), une rescapée Yézidie. Issues de cultures très différentes mais profondément solidaires, ces combattantes pansent leurs blessures, en découvrant leur force et la peur qu’elles inspirent à leurs adversaires.
Inspiré de faits réels
Le film est inspiré de faits réels. Certaines femmes ont rejoint la résistance kurde face aux combattants de Daech (Etat islamique). Ces derniers vivaient d’ailleurs dans la terreur d’être tués par une femme. Pour se documenter, Caroline Fourest s’est rendue trois fois au Kurdistan irakien, avant, pendant et après la reprise de Mossoul. Grâce à un ami reporter de guerre qui vivait là-bas, elle a pu rencontrer à la fois des survivantes et des combattantes de toutes les tendances : Peshmergas, PAK, YPJ…
Au départ, la réalisatrice voulait tourner entièrement son film au Kurdistan et avait même convaincu des agents de comédiens et des assurances qu’elle et son équipe pourraient être en sécurité en zone kurde, à 80 kilomètres de Mossoul (alors occupé par Daech). Mais selon elle, après l’annonce d’un référendum sur l’indépendance, il devenait évident que la situation serait instable.
Critiques mitigées
Le film a fait l’objet de critiques mitigées. Si certains l’ont apprécié, d’autre l’ont accusé de déformer la réalité de la guerre en Syrie. Ainsi, dans un communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux, le Collectif des Combattantes et Combattants Francophones du Rojava (CCFR) a pris position contre « Sœurs d’armes », accusant le film de « travestir la réalité historique ». D’après lui, l’opus ne représente ni les combattantes ni la cause kurde qu’il prétend défendre.
Il l’accuse par exemple d’enjoliver le rôle des Peshmergas pour « faire plaisir » au Kurdistan irakien, où Fourest a tourné son long-métrage. Il estime que la Française ne défend que sa propre vision « occidentale » du féminisme et de leur lutte. Par ailleurs, les scènes de combat sont « médiocrement inspirées d’une vision hollywoodienne de la guerre […] à laquelle même un enfant ne pourrait croire ». Aussi, le film nuirait « réputation du YPG » dans le monde arabe13. Le CCFR appelle à ne pas aller voir le film. Caroline Fourest a répondu au collectif sur son blog en les accusant d’être « un compte Twitter d’anonymes », et qu’il « perd [son] temps à nourrir les trolls turcs ».
Commercialement décevant
Sur le plan commercial, le film sorti le 9 octobre 2019 dans 141 salles, n’a cumulé que 6 575 entrées. Après cinq jours et son premier week-end, il n’a réalisé que 38 318 entrées. Pour sa première semaine il n’a rassemble que 48 528 entrées et n’était que seizième du TOP 20 hebdomadaire. Pour sa deuxième semaine, le film a perdu 48% d’entrées avec 144 salles : 25 169 entrées entrées supplémentaires, pour un cumul de 73 697 entrées.
Par YHR