Poussé à opérer à visage découvert : Joseph Kabila aura du mal à convaincre
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Après 20 ans de règne et un bilan qui laisse à désirer, le sénateur à vie risque de ternir encore son image en cherchant à revenir
Par Bamporiki Chamira
Un conclave au sommet réunissant toutes les têtes couronnées du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD) vient de se tenir à Lubumbashi avec à son ordre du jour, l’évaluation de ce parti depuis sa fondation jusqu’aux élections majeures du 30 décembre 2018.
Tout a été dit au sujet de ce parti , sauf ce que pense le peuple congolais souverain quant aux deux décennies de gouvernance de celui-ci sans avoir réduit l’extrême misère qui bat son plein à travers le pays.
Alors que par décence morale les orateurs du jour devraient se limiter à exposer les innovations apportées dans le cadre de la révision de statuts du parti, ces derniers ont préféré faire l’apologie du PPRD, notamment en le présentant comme une redoutable machine de guerre contre laquelle nul ne peut résister.
Avoir le courage de s’en aller
Poussant plus loin leurs affirmations de puissance invincible avec outrecuidance, les orateurs du jour ont profité de l’occasion pour annoncer à la face du monde la rentrée politique de Joseph Kabila en tant que Président national du PPRD pour y exercer ses fonctions statuaires (autrement dit pour y faire valoir son droit d’être candidat unique de ce parti à l’élection présidentielle de 2023. Or, analyse faite de la situation politique du pays , après les 20 ans de pouvoir du précité compte tenu aussi du degré atteint par le désir de vengeance de beaucoup et , enfin, de l’environnement international défavorable, en opérant désormais à visage découvert comme Président national du PPRD, Joseph Kabila s’exposerait inutilement, et risque de ternir davantage son image.
Nombreux sont les observateurs de la scène politique congolaise qui pensent que la démarche de ce parti consistant à relancer Joseph Kabila sur la scène politique du pays et du reste du monde est précoce pour ne pas dire dangereuse pour le pays.
Tirant la leçon de la déconfiture électorale de son dauphin, le 30 décembre 2018, le Sénateur à vie devrait tout simplement faire profil bas.