Accident mortel de Mbanza-Ngungu : La CNPR condamne l’arrestation arbitraire de ses deux agents commis à la frontière de Lufu
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Deux agents de la Commission nationale de la prévention routière (CNPR/Kongo Central) résidant et prestant au poste frontalier de Lufu, entité située dans le territoire de Songololo, à quelques 125 Km à l’Est de Matadi, chef-lieu de la province de Kongo Central, sont aux arrêts depuis le lundi 21 octobre 2019.
Ce, sur instruction donnée par le Procureur Général près la Cour d’Appel de Matadi à l’endroit de l’Officier de police judiciaire dudit parquet qui, à l’annonce de l’accident mortel survenu dans la nuit du samedi 19 à dimanche 20 octobre 2019, les a interpellés et entendus sur procès-verbal puisque accusés, contre toute attente, d’être parmi les agents incriminés en rapport avec cet accident ayant coûté la vie à 31 passagers et fait 19 blessés et fracturés graves. Les agents de la CNPR arrêtés sont notamment Bienvenu Batitoa Bela et Fabrice Dimandja qui, au regard de la gravité des faits leur reprochés, ont été transférés, le mardi 22 octobre dernier, au Parquet Général de Matadi.
Cependant, dans une correspondance portant le n° 232/CNPR/DP/KC/OCT/2019 du 22 octobre de l’année en cours adressée au Procureur Général près la Cour d’appel de Matadi, le Directeur provincial de la CNPR/Kongo Central, Célestin Djunga Mbu, s’insurge contre cette arrestation qu’il qualifie d’ailleurs d’arbitraire de ses deux agents précités qui, selon lui, n’ont été mêlés ni de près et ni de loin à cet accident imputable aux membres d’équipage de ce bus de marque « Tata » accusés de n’avoir pas veillé techniquement au système de freinage de leur engin qui était parti du marché transfrontalier de Lufu à destination de Kinshasa.
Pour Célestin Djunga Mbu, ses agents n’ont posé aucun acte de surveillance du chargement de ce bus qui, affirme-t-il sans crainte d’être contredit, est du seul apanage de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO). Quant à la CNPR/Kongo Central placée sous sa direction, a-t-il poursuivi, elle éprouve à ce jour d’énormes difficultés qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle traditionnel qui est celui d’assurer la prévention liée à la sécurité routière dans la mesure où les exploitants des parkings privés du Kongo Central travaillent exclusivement avec l’ACCO et, très souvent, avec le concours d’autres services d’Etat et non pas avec la CNPR qui, elle, a toujours prôné le renforcement de contrôle technique des véhicules.
C’est pourquoi le n° 1 de la Commission nationale de la prévention routière au Kongo Central sollicite la libération immédiate et sans condition de ses deux agents arbitrairement arrêtés. Car, dans l’exercice de leur fonction, ces agents n’avaient nullement aperçu dans le périmètre du marché transfrontalier de Lufu le bus accidenté qui, selon certaines indiscrétions, se trouvait dans les installations du parking privé de la Direction générale de migration (DGM/Lufu)d’où il aurait été chargé. Aussi invite-t-il les juridictions compétentes à mieux faire leur travail, dans le respect des lois régissant la République Démocratique du Congo.
Par Dieudonné Muaka Dimbi