CENI: la bataille pour la présidence engagée en coulisses
Partager
Le FCC, fort de sa majorité à l’Assemblée nationale, miserait sur une personnalité musulmane, alors que les catholiques et les protestants voudraient présenter respectivement Isidore Ndaywel et Abraham Djamba
Par Libre Belgique/TDT
A en croire le quotidien « La Libre Belgique » dans un article publié sur son site web jeudi, la bataille pour le remplacement de Corneille Nangaa à la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) est déjà engagée en coulisse. En principe, les 13 membres du bureau de la CENI, arrivés fin mandat depuis le 30 juin 2019, doivent être remplacés. Six sont issus de l’ex majorité présidentielle devenue majorité parlementaire, quatre de l’opposition dans son ancienne configuration et trois de la société civile à laquelle est réservée le poste de président de la Ceni.
Le FCC (Front commun pour le Congo), majoritaire à l’Assemblée Nationale qui est chargée de désigner le président de la CENI présenté par la Société civile, redoute les deux candidats que compteraient présenter les catholiques et les protestants. Ainsi, le FCC, sous la houlette de son coordonnateur Néhémie Mwilanya, soutiendrait un candidat issu des rangs musulmans en la personne de l’imam Idriss Katende.
Le président sortant de la Ceni, Corneille Nangaa, avait été un candidat présenté par les protestants. Selon La Libre Belgique, au nom de l’alternance au sein de la société civile, le scénario voulait que ce soit les catholiques qui, cette fois, puissent avoir la préséance sur le nom du candidat pour la présidence du Bureau de la Ceni.
Mais selon divers témoignages, si les catholiques présenteront bien leur candidat, et les protestants, très en colère à l’égard de l’image qu’a véhiculé leur « candidat » Corneille Nangaa, souhaitent aussi présenter le leur. Côté catholique, Isidore Ndaywel, véritable vitrine du Comité Laïc de coordination (CLC) serait le candidat pour la présidence de la Commission. L’homme a démontré qu’il pouvait faire front face au pouvoir, mais sa personnalité risque de poser un vrai souci aux kabilistes largement majoritaires dans les deux chambres parlementaires chargées d’élire le bureau de la Ceni.
Côté protestant, c’est le nom du pasteur (Bishop) Abraham Ndjamba Djamba qui est mis en avant pour succéder à Nangaa avec la ferme intention de redorer l’image de marque de l’Eglise du Christ au Congo (ECC). Un candidat qui, lui aussi, a « fait ses preuves » lors des scrutins du 30 décembre 2018 à la tête de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel). Le pasteur, à la tête d’une véritable armée d’observateurs dispatchés dans les centres électoraux, s’était montré très critiques à l’égard du comportement de la Ceni.