Dans un courrier adressé au  président de l’Assemblée provinciale le magistrat réclame que le gouverneur suspendu puisse présenter ses moyens de défense face aux faits lui reprochés
Par YHR

Le Procureur près la Cour de Cassation, Flory Kabange Numbi, a écrit au président de  l’Assemblée provinciale du Kongo Central, en vue qu’elle lève l’immunité du gouverneur de cette province, Atou  Matubuena Nkuluki. Le magistrat, s’appuyant sur l’article 153 alinéa 3 de la Constitution et l’article 87 de la loi N° 13/010 du 19 février 2013 relatif à la poursuite devant la Cour de cassation, demande que le numéro un suspendu de la province du Kongo Central puisse présenter ses moyens de défense face aux faits lui reprochés, constitutifs « d’infractions aux bonnes mœurs   prévus et punis par l’article 173 du code pénal, livre 2, tel que modifié à ce jour ».

Images choquantes

Pour rappel, depuis quelques semaines circulent sur internet des images du vice-gouverneur du Kongo Central, Justin Luemba, vêtu d’une simple nappe, maitrisé par une policière en uniforme, assistée d’un homme en civil, suppliant qu’on lui épargne cette humiliation. Sur ces images une personne identifiée comme Mimi Muyita Ankieta, assistante du gouverneur  Atou  Matubuena, proférant des menaces à l’endroit du vice-gouverneur. Cette scène a eu lieu au Guest-House de la résidence officielle du gouverneur, où logeait l’assistante. D’après la dame, elle y a subi les assauts du vice-gouverneur, alors que lui clame qu’il y a eu rapports librement consentis.

Piégé

Des faits  allégués vont dans le sens que le « vice » a été piégé pour que des images de son humiliation puisse être publiées. Le gouverneur est soupçonné  d’être à la base de ces événements, en complicité avec celle qui se disait victime de viol, plainte qu’elle a par la suite retirée. L’affaire a soulevé un tollé dans le pays en général et au Kongo central en particulier. Ce qui apparait comme un grossier traquenard a été condamné de toutes parts, que ce soient par les autorités coutumières de cette partie de la RD Congo, la société civile, ou encore la classe  politique.

Mimi Muyita et la policière aux arrêts

Mimi Muyita Ankieta, celle par qui le scandale est arrivé, a été par la suite limogée de son poste d’assistante du gouverneur et dans la foulée excommuniée de la puissante église kimbanguiste. Quant au gouverneur et son « vice », ils ont été suspendus.  Ils se trouvent à Kinshasa, à en croire Radio Okapi, où ils ont été  entendus le mercredi 11 septembre par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité nationale, Gilbert Kankonde. D’après d’autres   sources, Atou  Matubuena Nkuluki avait  d’abord été reçu par l’autorité morale du Front Commun pour le Congo  (FCC) Joseph Kabila Kabange, à Kingakati. La policière qui aurait filmé la scène et Mimi Muyita Ankieta ont été mises aussi aux arrêts.