12ème édition des Jeux africains Maroc 2019 : la RDC rentre sans aucune médaille d’or !
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Alors que l’Égypte (1ère) a raflé 273 médailles dont 102 en or, la RD Congo a fini en 29ème position avec 11 médailles dont 2 en argent et 9 en bronze
Par Armando Mananasi
La République Démocratique du Congo vient de prendre part, du 19 au 31 août 2019, aux 12èmes Jeux africains organisés principalement dans la ville de Rabat, au Maroc. Sur les 28 disciplines alignées, les athlètes congolais ont participé à 17 disciplines et n’ont remporté que 11 médailles au total dont deux en argent et 9 en bronze. Cette moisson réalisée par la RDC a de quoi interpeller les dirigeants du mouvement sportif congolais, quand on sait que certains pays dits » petits » dans le domaine sportif ont réussi à ramener des médailles d’or.
Abordées à ce sujet, certaines voix se sont levées pour attribuer cet échec à la mauvaise organisation caractérisant plusieurs fédérations sportives nationales. Si le niveau des athlètes y est pour quelque chose, d’aucuns pointent aussi du doigt le Comité Olympique Congolais (COC), tout en attribuant une grande part de responsabilité de l’échec à l’Etat congolais.
La déception est grande, étant donné que certaines épreuves des Jeux africains étaient aussi qualificatives pour les Jeux Olympiques prévus en 2020 à Tokyo. En effet, pour la première fois de l’histoire des Jeux africains, 16 disciplines ont servi d’étapes qualificatives pour le rendez-vous olympique de Tokyo.
Fruit d’une préparation bâclée
Plusieurs analystes s’accordent aussi à reconnaître que les athlètes congolais connaissent de sérieux problèmes de préparation et d’encadrement dans plusieurs disciplines sportives. Parmi ces problèmes, on énumère, entre autres, le manque criant d’équipements adéquats, la pauvreté de rares installations sportives disponibles et surtout l’absence d’une politique nationale des sports.
Des disciplines telles que le Snooker, l’haltérophilie, l’aviron, le tir sportif, la gymnastique pour ne citer que celles-ci, sont impossibles à pratiquer comme il se doit au pays d’Amos Mbayo, président du COC, fraichement nommé ministre de la Jeunesse et des Sports. A côté de cela, un sérieux problème de suivi se pose aussi. A en croire plusieurs sources, les fédérations sportives nationales ne s’intéressent aux athlètes qu’à la veille de compétitions africaines.
Et les rares fois où les encadreurs sportifs font les yeux doux aux athlètes, c’est lorsqu’un événement sportif international pointe à l’horizon. Après cela, les dirigeants sportifs disparaissent en emportant une bonne partie de fonds débloqués par le trésor public ! Sous d’autres cieux, par contre, la période de » non-compétition » est une occasion pour détecter d’autres talents, encadrer les athlètes et les aider, à travers des entrainements, à améliorer leurs performances.
Mais en RDC les choses ne se passent pas de cette manière. Les rares fois où l’on peut voir des athlètes s’entrainer, c’est par leurs propres efforts. « Alors que les judokas marocains disposent des installations spécifiques dans leur pays pour s’entrainer quotidiennement et que les autorités ont assigné des superviseurs et préparateurs physiques à ces entrainements, au Congo, nos judokas s’entraînent derrière les maisons ou dans les cours d’écoles, souvent sans encadreur attitré de la fédé.
Comment voulez-vous qu’un athlète qui découvre pour la première fois des équipements modernes de son sport et une salle moderne dans laquelle il doit combattre, puisse ramener une médaille d’or en affrontant les habitués de ces genres d’équipements ? Le talent est là, mais cela ne suffit pas », affirme Me Kasongo » Robot « , encadreur des jeunes judokas dans la commune de Bandalungwa.
Repartir sur de nouvelles bases
Qui veut aller loin ménage sa monture, dit-on. Au lieu d’attendre seulement les périodes d’événements sportifs internationaux pour débloquer des sommes faramineuses, l’Etat congolais gagnerait en dotant les différentes fédérations de moyens conséquents, afin que chacune d’elles ait le temps de se restructurer et de mieux préparer les échéances à venir. Car, la politique consistant à négliger les fondements du sport pour ne s’intéresser qu’aux évènements a déjà montré ses limites. Le grand perdant de cette perception de choses se trouve être l’Etat congolais qui débloque de l’argent sans faire le suivi sur l’utilisation de ces fonds.