2006, 2011 et 2018, Le processus électoral en RDC au goût inachevé
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C’est depuis 2006 que la République Démocratique du Congo s’est engagée dans le processus de démocratisation de ses institutions. Ainsi, après le gouvernement 1+4 (2003-2006), la Commission Électorale Indépendante (CEI) a, en 2006, organisé l’élection présidentielle et les élections législatives nationales et provinciale, l’élection des sénateurs et l’élection des gouverneurs des provinces.
Cependant, le processus électoral laissé à mi-chemin n’a jamais été achevé après une décennie. Pour cause, les Congolais attendent toujours l’organisation des élections locales, municipales et urbaines pour que les institutions de la République soient démocratisées du sommet à la base. Apparemment, ces scrutins semblent être jetés dans les oubliettes une fois que les suffrages énumérés ci-haut ont eu lieu dans le pays.
Le manque de ces scrutins contraint les gouverneurs des provinces à travailler notamment avec des bourgmestres et des maires qui ne sont pas l’émanation de la volonté du souverain primaire. Conséquence, ils sont redevables vis-à-vis de ces gouverneurs que du véritable détenteur du pouvoir, le peuple congolais. C’est ainsi qu’ils doivent rendre compte aux gouverneurs et sont soumis à leur diktat en se passant parfois de leurs administrés.
Aussi, des voix se lèvent déjà pour dénoncer cette léthargie concernant l’organisation des élections locales, municipales et urbaines. Ainsi, le souhait est que l’Exécutif national puisse inscrire la tenue de ces scrutins parmi ses priorités dans le but de parachever le processus électoral entamé il y a plus de dix ans.
Quid de l’organisation des élections locales ?
A ce jour, certains observateurs avisés s’inquiètent quant à l’incertitude qui plane concernant la tenue de ces élections locales. Depuis 2006, le problème d’argent a été toujours évoqué par le pouvoir organisateur des élections pour justifier le report de ces scrutins. En plus, le bureau de la CENI, qui gère les affaires courantes, laisse la responsabilité des élections locales, municipales et urbaines au prochain bureau. Pourtant, ces élections n’ont jamais eu lieu pendant les trois scrutins organisés dans le pays, bien qu’ils figurent dans le calendrier électoral.
Il revient donc à l’Etat congolais de pouvoir donner des moyens financiers nécessaires afin de permettre que ces scrutins soient possibles au niveau local. Question de permettre à ceux qui vont gérer les entités territoriales décentralisées d’être réellement les représentants de ceux qu’ils dirigent. Point n’est besoin de signifier la nécessité de l’organisation de ces élections lorsque la Constitution veut que la République soit gérée par des provinces et entités territoriales décentralisées de façon autonome. Quoi de plus normal que les élections se déroulement également à ce niveau de responsabilité.
TSM