Depuis hier lundi : L’Assemblée nationale en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre prochain
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Selon le député Crispin Mbindule Mitono, même si l’exécutif national n’est pas investi pendant la présente session, il le sera en session ordinaire qui démarre le 15 septembre prochain
Par Marcel Tshishiku
La présidente du Bureau de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, a ouvert, hier lundi, les travaux de la session extraordinaire qui vont durer 19 jours, soit du 19 août au 7 septembre. La cheffe de la représentation nationale a prononcé le discours d’ouverture de cette session lors d’une séance plénière organisée dans la salle des Congrès du Palais du Peuple, siège du Parlement.
«A la demande du Président de la République et en application des dispositions des articles 116 de la Constitution et 65 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, j’ai signé, au nom du Bureau, la Décision n°004/CAB/P/AN/JML/2019 du 15 août 2019 portant convocation de l’Assemblée nationale en Session extraordinaire.
«La convocation de la présente session a été justifiée par la nécessité de permettre à notre Chambre de procéder, d’une part, à la validation des pouvoirs des députés nationaux et, d’autre part, à l’audition du programme du Gouvernement, suivie de son investiture», a-t-elle martelé, rappelant que, comme annoncé dans son discours de clôture de la Session ordinaire de mars 2019, la présente session va valider les pouvoirs des suppléants des quatorze députés nationaux ayant opté pour des fonctions incompatibles avec le mandat de député national ainsi que de celle des députés nationaux proclamés élus par la Cour constitutionnelle sous l’arrêt RCE 1168/DNdu 4 juillet 2019.
Selon Jeanine Mabunda, au cours de la prochaine séance plénière, une Commission spéciale sera mise en place, sous l’autorité du Premier Vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, pour examiner les dossiers de ces députés et le rapport sera soumis à l’Assemblée Plénière.
Puis, la présidente de l’Assemblée Nationale a expliqué que l’audition du programme du nouveau Gouvernement, suivie de son investiture, constitue la deuxième priorité de la présente session et que cet exercice interviendra dès le dépôt de ce programme par le nouveau Premier ministre.
Ebola: des avancées sous l’impulsion de Félix-Antoine Tshisekedi
« Dans le cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit dans les provinces du Nord et Sud Kivu, j’apprécie à sa juste valeur les efforts entrepris par l’expertise nationale, les leaders communautaires, et les autorités politiques sous l’impulsion du Président Tshisekedi. De même, je salue l’action menée par les avancées enregistrées, qui je l’espère, amèneront à l’éradication de cette grave épidémie», a enchaîné Jeanine Mabunda, avant de prier les députés d’observer une minute de silence en mémoire de toutes les victimes qui ont perdu la vie dans le combat face à ce fléau.
Elle a également rappelé les échanges qu’elle a eu pendant les vacances parlementaires avec les députés sur des sujets relatifs à l’amélioration du vécu quotidien de leurs électeurs en matière notamment de lutte contre l’insécurité par l’éradication totale des groupes armés et terroristes tels que ADF à l’Est du pays; de la lutte contre le chômage des jeunes dans toutes les provinces; d’accès à l’éducation en général et à la gratuité de l’enseignement fondamental en particulier; de construction ou réhabilitation des infrastructures, des barrages hydroélectriques ou de la centrale géothermique afin d’élargir l’accès de tous à l’énergie et de booster l’industrialisation du pays.
Exploitation du méthane dans le lac Kivu
D’autres échanges ont porté sur le retard pris dans la mise en œuvre du projet d’exploitation du gaz méthane dans le lac Kivu; la réhabilitation des routes de desserte agricole ou du dragage des voies navigables pour sécuriser la mobilité dans certaines provinces et particulièrement le grand Equateur; la lutte contre les érosions qui menacent dans les villes de Kinshasa, Kananga, Kikwit, Lisala, Mbuji-Mayi et bien d’autres entités de la République; le soutien à la relance de certaines industries indispensables dans la reconstruction du pays (cas de CIMENKAT de Lubudi et de la SOMIKIVU); la résolution du problème d’insécurité liée à la présence des éleveurs Mbororo dans l’ex Province Orientale; des solutions urgentes attendues suite aux effets néfastes des déplacés internes des suites des dommages collatéraux aux crises locales notamment du fait de la milice Kamwina Nsapu dans l’espace Kasaï; la lutte contre la corruption; l’accélération de la mise en œuvre de la Caisse nationale de péréquation pour une répartition équitable des revenus entre les 26 provinces du pays, etc.
Soumettre ces préoccupations au Gouvernement
La cheffe de la 2ème chambre législative a rassuré ses collègues qu’ils auront l’opportunité de soumettre au Gouvernement ces différentes préoccupations lors du débat général consacré à l’audition de son programme d’investiture en vue d’y trouver des solutions adéquates. Après un aperçu historique des faits qui ont failli compromettre la survie de l’Etat congolais, Jeanine Mabunda a demandé à ses collègues d’œuvrer pour que le Congo reste «un et indivisible».
Le leadership du Président de la République
«En effet, selon la volonté de notre Constitution, la gestion de l’Etat revient au Gouvernement sous le leadership du Président de la République. Et il convient surtout d’ajouter que, dans l’esprit du constituant, c’est bel et bien au sein du Parlement que sont appelées à se manifester les vertus républicaines suivantes: la variété des visions, la diversité des opinions, la liberté d’expression, ainsi que l’émulation des intelligences», a renchéri Mme la présidente.
Et de conclure: «Notre mandature est celle qui a vécu et qui continue à vivre l’expérience de la toute première passation pacifique de pouvoir dans notre pays, grâce aux 80 millions de congolais, entre un Président de la République sortant en fin de mandat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE qui a décidé de respecter notre Constitution et un Président de la République élu entrant pour son mandat, Son Excellence Félix Antoine TSHISEKEDI. Dès lors, l’histoire nous donne, à nous tous, quelles que soient nos provinces et quels que soient nos partis politiques, obligation de fructifier cet acquis.
Nous devons transformer cet acquis en habitude. Nous sommes tenus à tirer le profit le plus large de cette coutume, aussi bien pour la cohésion nationale, que pour la planification de la construction et le développement du pays au bénéfice de tous nos compatriotes».