Devant l’insécurité récurrente au Nord-Kivu : La population de Beni appelle à la résistance !
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Mais les autorités militaires mettent en garde les jeunes contre la constitution des groupes d’autodéfense qui, selon elles, serait une violation de la Loi fondamentale du pays.
Par DMK
L’insécurité qui continue à grimper dans la province du Nord-Kivu, particulièrement dans le territoire de Beni et à Beni-ville, suite à l’activisme meurtrier des rebelles ADF et d’autres groupes armés, commence à exacerber la population de cette partie du pays. Dans ce désarroi collectif, quelques jeunes de Beni se seraient résolus de se prendre en charge en se constituant en groupes d’autodéfense, dans l’espoir de barrer la route aux rebelles ADF et autres groupes armés qui sèment la mort et la désolation à l’Est de la RDC.
Mais aussitôt alertées sur l’initiative certes courageuse, mais périlleuse prise par des jeunes de Beni, les autorités militaires sont vite montées au créneau en mettant en garde un groupe de jeunes de cette ville contre la tentative de se muer en « milice d’autodéfense ». Et de la parole les autorités militaires sont passées à l’acte en faisant disperser, mercredi dernier, à coup de gaz lacrymogène, des jeunes qui étaient en plein exercice au terrain de Kalinda, dans la commune de Mulekera.
Selon le site d’actualité.cd, le commandant de la 34ème région militaire, le général Ilunga Mpeko Edmond a, dans un communiqué publié à Goma, chef-lieu de la province du Nord, «mis sévèrement en garde toute tentative de former une jeunesse armée, attitude qui violerait la constitution de la République ». Ce responsable de l’armée a cependant exhorté les jeunes désireux de servir la patrie sous le drapeau à suivre le processus normal de recrutement.
« La République organise des recrutements et c’est la seule voie par laquelle on peut intégrer les forces armées de la République démocratique du Congo. Vous savez à quel prix les FARDC sont en train de retrouver cette quiétude que vous avez sur toute l’étendue de la province du Nord-Kivu. C’est ça la question qu’en tant que patriote on doit se poser », a fait aussi remarquer le major Njike Kaiko Guillaume, porte-parole de la 34ème région militaire.
Pour rappel, ne pouvant plus supporter les tueries récurrentes commises depuis cinq ans contre des civils à Beni par des présumés combattants ADF, plus d’un millier de jeunes de ce territoire du Nord-Kivu avaient manifesté dernièrement leur colère à travers d’une marche organisée sur une vingtaine de kilomètres d’Oicha jusqu’à Mavivi. Et à cette occasion, ils avaient déposé un mémorandum au bureau de la Monusco afin d’exiger son engagement davantage pour la sécurité des personnes et de leurs biens.