Près de 30 professionnels des médias (journalistes, animateurs télé et radio) de la ville de Kinshasa suivent du vendredi 02 au lundi 05 août 2019 au siège du PNMLS (programme national multisectoriel de lutte contre le Sida) une session de formation sur la protection sociale. Cet atelier de formation  est organisé par l’Asbl POMUCO (Plate-forme des Organisations Promotrice des Mutuelles de Santé du Congo) qui a reçu l’appui de Cordaid/SPLA, une ONG internationale de droit hollandais. La modération de l’atelier est assurée par Me Henri Kamvuze, secrétaire exécutif de la POMUCO.

Il s’agit, au cours de cette session, d’outiller les professionnels des médias sur les notions de base de la protection sociale et la mise œuvre en RDC de la couverture sanitaire universelle (accès de toutes les couches de la population aux soins de santé de qualité à moindre coût) pour qu’ils puissent bien informer le grand public. La session de formation a été officiellement ouverte vendredi par le secrétaire général à la Prévoyance sociale, Jean Masasu. Il a insisté sur le fait que la protection sociale est presque méconnue en RDC alors qu’elle est une réalité qui accompagne tout être humain de la naissance à la mort.

Il a invité les professionnels des médias à faire connaitre la protection sociale au grand public. Le délégué de Cordaid, Hervé Magaribi a, à cette occasion, déclaré que cette organisation encourage les professionnels des médias à faire la promotion de la protection sociale et de la couverture sanitaire universelle. Le représentant du réseau national multi acteurs, le professeur Sylvain Shomba a, quant à lui, déploré la situation préoccupante de la protection sociale dans plusieurs pays dont la RDC.

Des explications sur la protection sociale

Mme Anne Marie Mambombe, experte en mutuelles de santé, est intervenue au cours de l’atelier pour expliquer aux professionnels des médias la notion de la protection sociale. Il s’agit d’un ensemble de mesures qui visent à protéger les membres d’une société contre toute épreuve économique et sociale susceptible d’être provoquée par l’absence de revenus du travail ou une forte diminution de ce revenu dans une série d’éventualités.

La protection sociale a deux objectifs principaux : garantir la sécurité du revenu (revenu minimum, revenu de remplacement en cas d’interruption ou de réduction des revenus) ; garantir l’accès à des soins de santé de qualité acceptable et à un coût raisonnable. Le Bureau International du Travail (BIT) considère la protection sociale comme un droit. L’Etat a une responsabilité majeure dans la réalisation de ce droit.

Dans son exposé sur l’état des lieux de la protection sociale en RDC, le secrétaire général à la Prévoyance sociale, Jean Masasu a indiqué que le socle de cette protection détermine 4 garanties élémentaires : l’accès aux soins de santé de qualité ; la recherche des revenus pour scolariser les enfants et les nourrir ; les revenus qu’on doit à une personne à l’âge adulte qui n’a pas toutes ses capacités de produire (exemple d’une femme travailleuse qui vient d’accoucher) ; la retraite (celui qui part à la retraite doit continuer à jouir des conditions de vie décentes).
Selon Raphaël Munga, expert à la Direction des études et planification du ministère national de la Santé, des études qui ont été menées indiquent que 93% de frais de soins de santé en RDC sont payés directement par les ménages, sans aucune intervention de l’Etat. Cette situation aggrave la pauvreté.

Elle contraint 28% de la population à renoncer aux soins de santé, faute de moyens.  Les mutuelles de santé viennent, tant soit peu, combler ce déficit criant. La mutuelle de santé, a expliqué Mme Mambombe, est une association volontaire de personnes, à but non lucratif, dont le fonctionnement repose sur la solidarité entre les adhérents. Sur la base des décisions de ces derniers et au moyen de leurs cotisations, la mutuelle mène en leur faveur et en celle des membres de leurs familles une action de prévoyance, d’entraide et de solidarité dans le domaine du financement de l’accès aux soins de santé.

Par Norbert TAMBWE