L’élection d’Alexis Thambwe Mwamba commentée dans tous les sens!
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Les observateurs remarquent que le FCC n’a pas obtenu autant de postes au bureau de la Chambre haute du Parlement comme il escomptait
Par Carroll Madiya
La victoire du sénateur Alexis Thambwe Mwamba, le samedi 27 juillet dernier, à la présidence du bureau du Sénat continue à alimenté les commentaires. Ainsi le professeur Mwayila Tshiyembe, directeur de l’Institut panafricain de géopolitique de Nancy, en France, a expliqué, le lundi 29 juillet dernier, qu’il s’agit d’une belle leçon qui a été donnée. Modeste Bahati lukwebo n’ayant certes pas gagné, mais, le fait qu’il ait mobilisé au-delà de son propre groupe montre que le Front Commun pour le Congo (FCC) n’est pas sorti des « tiraillements traditionnels entre les mobutistes classiques et les néo-mobutistes ».
Evariste Boshab sèchement battu
Pour rappel, Bahati a récolté 43 voix sur les 108 votants, les 65 autres allant à Thambwe. Signalons que le président sortant, Joseph Kabila Kabange, pourtant sénateur à vie, n’a pas fait le déplacement du Palais du Peuple, siège de deux Chambres du Parlement.
D’aucuns s’interrogent sur la défaite inattendue de l’autre candidat FCC, Evariste Boshab, au poste de 1èr vice-président du Sénat, sèchement battu avec 60 voix contre 44 voix par l’indépendant Samy Badibanga, l’ancien éphémère Premier ministre. Selon certaines sources, Badibanga a bénéficié du soutien des frustrés du FCC et des sénateurs du Grand Kasaï, ainsi de l’appui multiforme du Cap pour le Changement (CACH), sous couvert du parti des progressistes, son parti.
John Tibasima Mbogemu, du FCC, a été élu 2ème vice-président du Sénat. L’homme l’emporte avec 63 voix sur Kanyimbu Shindany Michel (44 voix). Prince Kaumba Lufunda (78 voix) est le nouveau rapporteur du Sénat. Il a battu le sénateur Jean-Philibert Mabaya (29 voix). Marie-Josée Kamitatu Sona, de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), a été élue rapporteur adjoint du bureau du Sénat. Eric Rubuye, avec 80 voix sur les 108, devient le nouveau questeur de la chambre haute du Parlement.
Ce qui fait que sur les sept membres du bureau du Sénat, le FCC a obtenu quatre sièges contre deux indépendants et un candidat de G7/LAMUKA. La répartition se présente comme suite: président: Alexis Tambwe Mwamba (FCC); 1èr vice-président: Samy Badibanga Ntita (Indépendant); 2ème vice-président: John Tibasima (FCC); rapporteur: Kaumba Lufunda (FCC); rapporteur-adjoint: Marie- Josée Kamitatu (Lamuka, G7); questeur: Erick Rubuye (FCC); questeur-adjoint: Lelo Rolly (indépendant)
Succédant à Léon Kengo wa Ndondo, Alexis Thambwe Mwamba est le 7ème président élu du Sénat. De 1960 à nos jour, la Chambre haute du Parlement a été dirigée par Joseph Ileo, de juin 1960 à septembre 1961; Victor Komoriko, de juillet 1961 à septembre 1962; Isaac Kalonji, de septembre 1962 à septembre 1965; Sylvestre Mudingayi, de septembre 1965 à juin 1967; Mgr Pierre Marini Bodho, de 2003 à 2007; Léon Kengo wa Dondo, de mai 2007 à juillet 2019.
Quid du nouveau président du Sénat
Né le 6 mai 1943 à Longa, dans la province du Maniema, Alexis Thambwe Mwamba, est licencié en droit de l’Université du Burundi et en sociologie du travail de l’Université Libre de Bruxelles. L’homme est aussi avocat au barreau de Kinshasa.
Sous Mobutu, le Sénateur Thambwe Mwamba a été administrateur délégué et vice-président du conseil d’administration de la Société minière et industrielle du Kivu (SOMINKI), à l’époque troisième société minière du pays, administrateur à la Société Nationale des Chemins de Fer du Zaïre, actuelle SNCC, à la Banque Commerciale Zaïroise (BCZ), au conseil d’administration des Instituts supérieurs congolais ISC, et autres.
En politique, le nouveau locataire du perchoir a été plusieurs fois ministre. Tout récemment, il a été au ministère de la Justice, qu’il a dirigé avant de siéger à la Chambre haute du Parlement.
C’est ancien rebelle qui a été au RCD où il avait revendiqué l’attaque meurtrière d’un avion civil survolant la ville de Kindu, le chef-lieu du Maniema, sa province d’origine. Après, il s’est retrouvé au MLC, un autre mouvement rebelle. Faut-il préciser qu’il était l’un des fondateurs de l’Union des démocrates indépendants (UDI) dirigée par son prédécesseur à la tête du Senat. Ce, avant l’avènement de l’AFDL .
Il sied de rappeler que lors de la présentation de son programme d’action pour le Sénat, devant les élus des élus, le mercredi 24 juillet 2019, Alexis Thambwe Mwamba a articulé son programme autour des points essentiels à savoir: la place du Sénat au sein des institutions de la République; son mode d’organisation et de son fonctionnement et ses perspectives d’avenir.
Selon sa conception de l’avenir du Sénat sous son égide, cette chambre devra œuvrer pour que le gouvernement de la République soit en mesure de mobiliser les ressources financières requises pour juguler la pauvreté toujours grandissante et relever le niveau de vie des citoyens congolais. Thambwe Mwamba voit la RD Congo s’inscrire davantage dans la perspective d’un pouvoir judiciaire bicamérale.
« Notre Sénat doit être comme une institution de référence, institution phare de la République, une chambre des sages et de la mesure », a-t-il déclaré. Et de poursuivre, « je suis conscient des problèmes sociaux ou de santé que peuvent connaître les sénateurs et les membres de leur famille. Je m’engage solennellement à prendre toutes les dispositions pour organiser, au niveau de la questure, une caisse d’intervention rapide qui permettra de donner les réponses adéquates aux questions, parfois vitales, que l’un ou l’autre d’entre nous pourra connaître ».