Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présidé lundi au Kimpiski Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, le Forum national sur la vaccination et l’éradication de la poliomyélite en RDC. Ce Forum se tient pendant deux jours, soit le lundi 22 et le mardi 23 juillet 2019.

A cette occasion, le président congolais a reconnu qu’il est conscient que malgré les efforts soutenus du gouvernement et du peuple, et l’accompagnement des partenaires, la RDC enregistre aujourd’hui un taux de mortalité infantile parmi les plus élevés du monde.  » J’ai pris l’engagement d’inverser cet état de chose, et j’y travaillerai sans relâche « , a-t-il déclaré solennellement sous les applaudissements de l’assistance.

Ce Forum, a dit le Chef de l’Etat, permettra d’élargir les réflexions au niveau technique et politique, de baliser le chemin pour le renforcement de la mise en œuvre des stratégies prioritaires pour la relance de la vaccination travers le Programme Elargi de Vaccination (PEV), mais aussi de promouvoir l’engagement politique et la redevabilité des autorités sanitaires et politico-administratives au niveau national et provincial.

 » J’exhorte, dès lors, les participants à ne ménager aucun effort pour fournir des propositions solides en passant en revue les attentes du pays en matière de vaccination et d’éradication de la poliomyélite dans un système de santé renforcé et résilient « , a lancé le Chef de l’Etat. Il a promis que durant son mandat à la tête de ce grand et beau pays, la vaccination sera un des piliers majeurs du processus de mise en œuvre de la couverture santé universelle (accès aux soins de santé de tous les citoyens de ce pays).

Le Directeur adjoint du bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou a, à cette même occasion, déclaré que l’organisation de ce Forum sous le leadership du Président de la RDC est un message très fort, une forme d’acte fondateur qui positionne la vaccination comme une priorité dans le plan d’action gouvernemental.

Cela à juste titre, a-t-il affirmé, car il n’y a pas de RDC demain, sans enfants d’aujourd’hui en bonne santé.  » Le moment est venu pour un changement de paradigme qui repositionne la vaccination comme l’un des investissements les plus efficaces  en santé publique. Chaque dollar dépensé dans la vaccination des enfants dans nos pays génère un bénéfice économique s’élevant à 44 dollars us.

Lorsqu’elle est combinée à d’autres interventions de santé, la vaccination est une composante indiscutable pour la survie et le développement de l’enfant « , a soutenu le Directeur adjoint de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a fait remarquer que les données de la revue externe de la vaccination de 2018 en RDC, sur la période 2015-2018, montrent que seulement 27% de financements requis ont été mobilisés. L’enquête MICS (Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples) réalisée dans ce pays en 2018 révèle que seul 1 enfant sur 3 est complètement vacciné avant son premier anniversaire.

La RDC compte vacciner 4 millions d’enfants par an

La RDC compte vacciner au moins 4 millions d’enfants chaque année, a annoncé le ministre intérimaire de la Santé, Pierre Kangudia, actuel ministre d’Etat en charge du Budget, lors de l’ouverture du Forum national sur la vaccination et l’éradication de la polio. Atteindre cette cible, a-t-il affirmé, permettrait à la RDC d’épargner en 5 ans 70 milliards de dollars us.

Pour y arriver, il faut investir. Voilà pourquoi le gouvernement a fourbi des efforts considérables pour obtenir quelques résultats probants que le ministre Kungadia a énumérés : l’introduction de nouveaux vaccins dans le programme élargi de vaccination routine jusqu’à atteindre 11 antigènes ; l’amélioration de la couverture de la chaine de froid pour la conservation des vaccins (au moins 80% de centres de santé dotés de la chaine de froid) ;

la construction d’un de plus grands dépôts d’Afrique centrale pour la conservation des vaccins ; la reconnaissance de la RDC comme pays libre de circulation du poliovirus sauvage en novembre 2015 ; la contribution du gouvernement à l’achat des vaccins traditionnels depuis 2000.

Par Norbert TAMBWE