Sénat : Joseph Kabila se propose de venir soutenir Thambwe Mwamba
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Selon toute vraisemblance, l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange sera présent au palais du peuple le samedi 27 juillet prochain. Il s’agira pour lui de voter pour l’élection de son « poulain » Alexis Thambwe Mwamba comme président du Sénat.
En tant sénateur à vie, sa voix va compter parmi les 109 sénateurs que comprend la chambre haute du Parlement et faire pencher la balance en faveur de son candidat, qui se présente pourtant comme indépendant. Cette présence peut avoir un effet, à cause de l’emprise psychologique qu’aurait prise « le raïs » sur les membres de sa plateforme, qu’il convoque régulièrement dans son vaste domaine de Kingakati, à quelques 50 km du centre ville de Kinshasa.
Bahati, une candidature qui fait peur
D’autant plus qu’avec la candidature de Modeste Bahati Lukwebo, le succès du candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) ministre de la Justice et Garde des Sceaux sortant, proche parmi les proches de Joseph Kabila, ne semble pas acquis. Bahati a d’ailleurs officiellement déposé sa candidature hier lundi 22 juillet accompagné de ses nombreux partisans, que les forces de police ont dispersés.
Pour rappel, Bahati Lukwebo a travaillé avec Thambwe Mwamba comme ministre dans les différents gouvernements Matata ou Tshibala. Bahati était même membre du FCC jusqu’au début de ce mois de juillet. Il en a été exclu par les instances de la plate-forme qui refusaient tout adversaire de leur camp face à Thambwe. Modeste Bahati n’a pas cédé et s’en est allé avec quelques 40 députés de sa plateforme AFDC et alliés. Aujourd’hui, il a les faveurs du pronostic, car la personnalité même de Thambwe ne suscite pas l’attachement de ses pairs.
Le scenario du Sankuru hante le FCC
La dynamique semble défavorable au FCC, avec la défaite humiliante de son ancien collègue au gouvernement Lambert Mende Omalanga, ministre des Communications et médias, porte-parole du gouvernement sortant. L’homme a été sèchement battu par 17 voix contre à peine huit dans l’élection au gouvernorat de la province du Sankuru, face au quasi inconnu Joseph Stéphane Mukamadi. Il s’agit d’un scrutin indirect, où seuls les députés provinciaux sont appelés à se prononcer.
Le candidat du FCC, avait pourtant tout prévu ou presque dans cette course au gouvernorat de cette province – riche en diamants – issue du démembrement en 2015 du Kasaï Oriental. Cela devait être une candidature unique. Mais c’était sans compter avec Mukumadi. L’adversaire de Mende s’est vu dans un premier temps disqualifié pour des motifs peu crédibles, avant que les tribunaux ne se décident à le « requalifier » devant la mobilisation de l’opinion publique, des chefs coutumiers et de la majorité des députés provinciaux. Ceux-ci avaient boycotté des séances de l’assemblée provinciale, la paralysant.
A l’annonce de sa défaite, Mende a immédiatement crié… à la corruption, avant de lancer : « Ma situation a permis de se faire une idée sur la fiabilité et la fidélité des membres du FCC ». Un message qui prend tout son sens au regard du grand rendez-vous électoral prévu le samedi 27 juillet au Sénat.
Par YHR