A travers les banques opérant en RDC : Washington ordonne la traque des Congolais sous sanctions
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Un suivi rigoureux des comptes de ces officiels exigé déjà par l’ACB en réponse à la demande notamment du Département du Trésor américain
Le Départements d’État et le Département du Trésor étasuniens ont demandé aux banques opérant en République Démocratique du Congo « de mettre en place des dispositifs efficaces en matière de sanctions et de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et contre la corruption », d’après un communiqué de l’Association Congolaise des Banques (ACB) parvenu le jeudi 4 juillet à l’AFP. A son tour, l’ACB a demandé « à chaque banque de relever le niveau de son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux » et a les invitées à « un suivi rigoureux des comptes des personnes politiquement exposées ».
90% des transactions, à l’importation et à l’exportation, assurées par une seule banque
Par crainte d’être sanctionnées, des banques étrangères ont refusé de prendre des risques avec des opérations en dollars US en provenance ou en direction de la RD Congo. Conséquence: « 90% des transactions, à l’importation et à l’exportation, sont assurées uniquement par City-bank », a expliqué à la presse Yves Cuypers, président de l’ACB.
Depuis 2016, les États-Unis et l’Union européenne ont sanctionné des officiels congolais pour entraves au processus électoral et violation des droits de l’homme avant les élections du 30 décembre 2018.
Ils ont été interdits de séjour aux USA, et leurs avoirs en dollars, gelés. En mars, trois hauts responsables de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ont été sanctionnés par le Trésor américain pour faits de corruption. Et en 2017, le controversé milliardaire israélien Dan Gertler, réputé proche de l’ancien président Joseph Kabila, a vu tous ses biens et comptes bancaires aux États-Unis gelés. Le Trésor américain lui reprochait d’avoir fait fortune à coup de transactions minières frauduleuses.
Les encouragements de Washington
Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait été reçu par le secrétaire d’État Mike Pompeo à Washington début avril, lors de son seul déplacement hors du continent africain depuis son investiture, le 24 janvier. A Kinshasa, le courant passe bien entre le chef de l’État et l’ambassadeur étasunien, Mike Hammer, qui l’encourage à lutter contre la corruption.
Par YHR