Encore une mobilisation à Kinshasa pour la libération d’Eddy Kapend et ses compagnons
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L’ASADHO et la FBCP réclament la réouverture du procès des assassinats de Laurent Désiré Kabila, de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana
Bien que cette manifestation organisée par les familles d’Eddy Kapend et de ses compagnons sous l’encadrement de l’Association Africaine de Défense des droits de l’homme (ASADHO) et la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) a été stoppée par la police au niveau du ministère de l’Intérieur, la mobilisation a été plus forte que la fois dernière.
Des familles des condamnés dans le dossier de l’assassinat de l’ancien Président Laurent-Désiré Kabila s’étaient mobilisées afin d’aller déposer leur mémorandum au Palais de la Nation, à Gombe, pour exiger la libération de leurs proches.
Dans leurs démarches, elles sollicitent une mesure de grâce présidentielle à l’occasion de la fête du 30 juin 2019, en marge du 59ème anniversaire de l’indépendance de la RDC en vue de la libération du colonel Eddy Kapend et de ses compagnons détenus depuis dix-huit ans à la prison centrale de Makala après un procès inique.
C’est au niveau du boulevard triomphal, non loin de la cathédrale du centenaire protestant à Lingwala, que le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi qui se rendait dans un établissement médical à Limete rendre visite à des policiers blessés par les militants de Lamuka lors du retour de Bemba à Kinshasa, a croisé les familles des condamnés dans le dossier de l’assassinat de l’ancien Président Laurent-Désiré Kabila. Pour les organisateurs, bien que la marche ait été stoppée, le fait de croiser le Père de la Nation congolaise constitue déjà un pas et le message est arrivé à destination. Ils pensent que le chef de l’Etat pourra demander à ses services les informations approfondies sur leurs manifestations.
A en croire Me Jean–Claude Katende, président national de l’ASADHO, malgré les difficultés rencontrées sur terrain plus de deux fois, l’ASADHO, la FBCP et les familles des condamnés dans le dossier de l’assassinat de l’ancien Président Laurent Désiré Kabila restent toujours déterminées jusqu’à obtenir gain de cause.
Dans cette manifestation de mardi, l’ASADHO et la FBCP réclamaient justice dans l’affaire des deux assassinats de Laurent Kabila d’une part et de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana d’autre part.
Menace et intimidation contre Jean–Claude Katende
Dans un communiqué, « Publiez ce Que Vous Payez » (PCQVP) appelle les autorités congolaises à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de Me Jean-Claude Katende suite à d’inquiétantes menaces de mort récemment proférées à son encontre.
En effet, des individus non identifiés ont averti JC Katende par appels téléphoniques au cours des derniers jours, qu’il serait « tué » s’il continuait ses actions de plaidoyer menées depuis le début de l’année en faveur de la libération d’Eddy Kapend et de la réouverture des dossiers de Floribert Chebeya et de Fidele Bazana, deux défenseurs des droits humains qui ont été assassinés en juin 2010 et dont les responsables sont restés impunis à ce jour. Des allégations crédibles mettent en cause de hautes personnalités de l’État.
Le 12 juin 2019, le jour suivant le premier appel de menaces, une manifestation pacifique avait été organisée pour demander la libération d’Eddy Kapend et de plusieurs autres personnes. Fervent défenseur des droits humains, Me Jean Claude Katende milite depuis de très longues années pour la transparence et la bonne gouvernance des industries extractives en sa qualité de coordonnateur national de la Coalition (PCQVP) République démocratique du Congo et de président l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO). Le défenseur a été menacé dans le passé pour ses activités liées aux questions de la gestion des ressources naturelles.
« Ces nouvelles menaces sont inadmissibles et ne doivent pas rester impunies. Jean-Claude Katende doit bénéficier de mesures immédiates et sérieuses de protection de la part des autorités », a déclaré Elisa Peter, Directrice exécutive de PCQVP. Pour la coalition « Publiez ce Que Vous Payez », la lutte contre l’impunité et le respect des libertés fondamentales d’expression, de manifestation et d’association, sont des conditions essentielles pour permettre aux organisations de la société civile d’effectuer leur travail de façon libre et indépendante, sans peur de représailles.
Par GKM