Surprises et frustrations après les Arrêts de la Cour constitutionnelle
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Les invalidations des députés proches de l’opposition pour la plupart, risquent d’éloigner la paix et la sécurité tant désirées après les élections intervenues le 30 décembre 2018
C’est un véritable tsunami qui s’est abattu sur la plateforme politique LAMUKA sur base des Arrêts de la Cour constitutionnelle qui a invalidé en date du 11 juin 23 parlementaires de cette plateforme politique dont 21 députés nationaux (8 MLC, 7MS,4 AMK et 2 de la Dynamique de l’opposition) et 2 sénateurs , à en croire le communiqué émis par Pierre Lumbi en sa qualité de Vice-président de l’Ensemble pour le changement.
Cette composante créée par Moïse Katumbi, actuel Coordonnateur de LAMUKA pendant un trimestre selon la version arrêtée en rapport avec la mutation de la plateforme mise sur pied à Genève en entité politique, en appelle à une réunion urgente de l’opposition.
Malheureusement, cet appel de Pierre Lumbi n’est pas suivi par le camp Martin Fayulu Madidi qui a tenu hier une conférence de presse, au cours de laquelle, il a annoncé une série des manifestations contre les Arrêts de la Cour constitutionnelle. Une marche des députés et cadres de LAMUKA est prévue ce jeudi 13 juin à partir du Palais du peuple jusqu’à la Cour constitutionnelle qui a connu hier son premier sit-in de quelques minutes sans cris, sous la conduite de Martin Fayulu à la tête d’une délégation après sa conférence de presse à Faden House.
Les Députés nationaux et Sénateurs de LAMUKA sont tenus aussi de suspendre leur participation dans les chambres respectives du Parlement. C’est au nom du Présidium de la plateforme visiblement divisée qu’il a annoncé cette décision, comme celle des manifestations de grande envergure le 30 juin sur toute l’étendue de la RDC.
Martin Fayulu met son honneur en jeu avec cette série des manifestations de protestation, selon de nombreux observateurs avertis.
De son côté, le MLC de Jean-Pierre fait apparemment cavalier seul par rapport à l’invalidation de ses députés en programmant une marche pacifique de protestation le samedi 15 juin. En sa qualité de Secrétaire général du parti politique, Eve Bazaiba a annoncé cette mesure à travers un communiqué de presse publié le même jour avec la déclaration de Pierre Lumbi appelant à une réunion urgente de l’opposition.
Pour la secrétaire générale du MLC, les présents Arrêts de la Cour constitutionnelle sont juridiquement entachés d’irrégularités du fait d’être rendus sur le banc sans motivations et en dehors des délais de 60jours prévus par la loi électorale en son article 74.
Comme on le constate, il pleut abondamment sur la Cour constitutionnelle dont les Arrêts rendus le mardi 11 juin mettent en difficulté l’opposition qui se voit dépouillée de plusieurs Parlementaires au profit du Front commun pour le Congo (FCC).Déjà avec une majorité confortable, l’ex MP hésite même de se réjouir, jusqu’au moment où nous étions sous presse, contrairement à dans ses habitudes.
Surtout que ces nouvelles entrées dont les dossiers dans le cadre des contentieux électoraux n’ont pas de lien avec les procès verbaux de la CENI. Comment comprendre que certains meilleurs élus se trouvent depuis le 11 juin écartés, après avoir siégé plusieurs mois à l’Hémicycle du Parlement ?
Même ceux qui ne se reprochaient de rien sont aujourd’hui invalidés. Pire, des députés non notifiés se voient aussi mis à l’écart. Me Raphaël Kibuka qui a obtenu 26.802 sur 40.751 voix de la liste MLC/Mont Amba est tenu de laisser, selon la décision rendue au niveau de la Chambre 4 de la Cour constitutionnelle, la place à Mme Ingele Sylvie qui n’est même pas première avec 469 voix sur la liste ABCE qui a réalisé 5.048 dans cette circonscription électorale.
Membre du Mouvement national (MS) faisant partie du G7, Jean Claude Kibala ne reconnait pas avoir été notifié. Malgré cela, il doit laisser la place à quelqu’un d’autre à Mwenga, au Sud-Kivu. Il en est même de Chérubin Okende, le Porte-parole de Moïse Katumbi, et de l’artiste musicien Jean Goubald Kalala. Toutes les manifestations de protestation programmées contre la Cour Constitutionnelle risquent d’empêcher les Juges de siéger pour la poursuite des traitements des contentieux électoraux.
Les Arrêts jusque-là rendus indisposent plusieurs cadres du FCC et certaines personnes influentes de l’ancien régime. Il n’est pas encore tard pour rectifier le tir en décourageant ceux qui crient à leur validation au détriment de certains députés siégeant déjà. Des ministres qui ont mordu la poussière lors des Législatives passées espèrent se retrouver dans le giron du pouvoir.
La Cour constitutionnelle ferait mieux d’exploiter selon les prescrits de la loi les requêtes tendant à obtenir rectification d’erreurs matérielles ayant affecté certains arrêts que les invalidés comptent introduire. La justice en sortira ainsi grandie dans l’intérêt de la communauté qui a grandement besoin de la paix et de la sécurité, éléments indispensables devant favoriser le climat des affaires en RDC.
Par MKM