Dernière rencontre avec les médias : Nangaa révèle son incapacité d’organiser les élections locales
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Le président de la centrale électorale a regretté que ces scrutins devant permettre de consolider la démocratie à la base, n’aient pas été organisés avec la Présidentielle, les deux Législatives du 30 décembre dernier!
C’est probablement sa dernière rencontre avec les responsables des organes de presse de Kinshasa que Corneille Nangaa a organisée, en sa qualité de président de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), qui, à cette occasion, a profité pour de formuler quelques orientations à l’État congolais, dans le but de réussir la tenue des élections prochaines, notamment les locales.
Conformément au calendrier électoral global de la CENI, l’électorat pour les scrutins locaux devaient être déjà convoqués pour procéder à leur organisation à partir du mois de septembre 2019. Il se fait que plusieurs paramètres, notamment financiers, pour que ces élections soient tenues, ne semblent pas être réunis. Il est devenu difficile, à l’heure actuelle, de respecter le chronogramme électoral élaboré par la centrale électorale, bien qu’il a été aussi modifié.
C’est dans ce cadre que le président de la CENI a invité le gouvernement à organiser le recensement général de la population. Ce qui va permettre à la centrale électorale de tirer ce dont elle a besoin à chaque fois que les élections devraient être organisées, et d’éviter la révision du fichier électoral à tout moment.Ainsi, pour Corneille Nangaa, « il est important de lancer le recensement de la population de façon à constituer un fichier d’État civil permanent ».
Aussi, il a proposé la mutualisation des efforts au niveau institutionnel du pays. « Il y a le recensement administratif avec l’ONIP (Office national d’identification de la populations), il y a le recensement scientifique ou général avec l’INS (Institut national des statistiques), et il y a le recensement électoral avec la CENI. Je conseille qu’on mutualise les efforts pour que chaque institution puisse tirer ce dont elle a besoin, de sorte que pendant les élections, la CENI ne puisse tirer que ce qu’elle a besoin pour le fichier électoral », a-t-il expliqué.
Le président sortant de la CENI a regretté, par ailleurs, que son institution n’a pas pu organiser les élections locales ensemble avec les trois élections tenues au mois de décembre dernier. Et de dire, « Nous venons de rater une occasion, nous étions en mesure d’organiser, le 30 décembre 2018, tous les scrutins. On aurait fait des économies. C’est le grand regret que nous pouvons avoir.
On aurait pu voter à tous les niveaux. Ce n’est pas normal d’être permanent en situation électorale ». Aussi, il a rappelé que le choix de n’avoir que trois scrutins était inscrit dans l’accord politique de la Saint-Sylvestre. Une façon de se justifier par rapport à la tenue de tous ces scrutins, même les élections locales.
Corneille Nangaa n’a pas manqué d’évoquer les sanctions américaines qui lui ont été infligées, avec son vice-président au sein de la central électorale. Il a ainsi clamé son innocence. Dans cette affaire selon le trésor américain, les actifs de Corneille Yobeluo Nangaa, président de la CENI, Norbert Basengezi Katintima, vice-président de la CENI et son fils Marcellin Basengezi Mukolo, conseiller de haut niveau de la CENI sont bloqués sur le territoire américain. Il est généralement interdit aux ressortissants des États-Unis d’effectuer des transactions avec ces personnalités responsables de la centrale électorale congolaise.
En ce moment où Corneille Nangaa et son équipe s’apprêtent à quitter la CENI, le numéro un de cet organe d’appui à la démocratie se réjouit. « Nous sommes fiers d’avoir conduit ce processus qui a donné à la RDC sa toute première alternance démocratique, pacifique et civilisée depuis son indépendance ». Pour rappel, les membres de la centrale électorale vont quitter la CENI à la fin du mois de juin prochain.
Par Lucien Kazadi T.