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Selon le rapport de Global Coalition to Protect Education from Attack

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Selon le rapport de Global Coalition to Protect Education from Attack

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Plusieurs écoles du Kasaï attaquées par les groupes armés pendant les conflits
Pour cette organisation, les attaques contre les écoles est synonyme de vie brisée pour les jeunes Congolaises

Des groupes armés s’en sont pris à des centaines d’écoles dans la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, au cours du conflit de 2016-2017. C’est ce qu’a déclaré la Global Coalition to Protect Education from Attack (GCPEA), dans un rapport publié le 20 mai 2019.

La GCPEA  indique que si les violences n’ont épargné aucun enfant, ce sont les jeunes filles qui ont été le plus largement touchées, considérées comme des forces « magiques » à même de repousser les tirs alors qu’elles sont non armées et qu’elles ont été violées ou mariées de force avec des combattants. Dans ce document  de 76 pages, intitulé « Tout ce que j’ai perdu :

Impact des attaques contre l’éducation pour les femmes et les filles dans la province du Kasaï central – République démocratique du Congo »,  qui repose sur plus de 55 entretiens d’élèves filles, de proviseurs et d’enseignants des écoles frappées par les attaques perpétrées dans la région. Ces personnes interviewées  décrivent comment les miliciens ont violé les élèves et les employés de sexe féminin lors des attaques menées contre les écoles ou lorsque ces femmes fuyaient les lieux.

Des filles placées en première ligne de combat

Le rapport  de la  GCPEA révèle également des actes d’enlèvement, prétendument pour intégrer les victimes à la milice, alors qu’elles finissaient par se faire violer ou contraintes de se marier de force avec les membres de ces groupes.  D’autres ont été recrutées et obligées de rejoindre les rangs de la milice dans le cadre des affrontements. Souvent, elles étaient placées en première ligne, avec pour seule arme un balai ou un ustensile de cuisine, car elles étaient considérées comme de véritables protections pour l’ensemble du régiment. Par ailleurs, bon nombre d’enfants auraient été tués par les forces armées congolaises, et notamment d’innombrables filles utilisées comme boucliers humains par les groupes armés.

Les FARDC indexées

Les FARDC sont accusées dans ce document d’avoir  attaqué au moins 38 écoles au Kasaï et d’avoir  commis d’autres violations graves au cours des affrontements contre la milice Kamuina-Nsapu, notamment le ciblage illégal de civils, des exécutions sommaires, des viols et autres abus. Les FARDC, ainsi que la milice Kamuina-Nsapu, ont exploité les écoles à des fins militaires, venant compromettre leur statut civil et les transformant en cibles légitimes, note l’organisation dans son rapport.

« De jeunes filles ont été violées, enlevées et recrutées par les groupes armés pendant les attaques contre leur école au Kasaï. Croyant dur comme fer aux prétendus pouvoirs magiques des jeunes filles, les milices les plaçaient souvent en première ligne de défense pour qu’elles fassent bruisser leur jupe afin de renvoyer les balles vers les soldats ennemis », explique Diya Nijhowne, directrice exécutive de la GCPEA. Et d’ajouter : « Le gouvernement se doit, impérativement, de protéger les écoles pour éviter qu’elles ne deviennent des sites de violence extrémiste, tout particulièrement à l’encontre des filles. »

Les filles et les femmes continuent de souffrir au lendemain de la crise survenue à travers le territoire. Si les jeunes ont été contraints momentanément d’interrompre leur scolarité, les filles peinent davantage à retourner sur les bancs de l’école, selon la GCPEA.

Les attaques contre l’éducation ont des conséquences désastreuses partout où elles se produisent. Ces cinq dernières années, la GCPEA a comptabilisé plus de 14 000 attaques dans 34 pays particulièrement frappés par ce phénomène. Les forces et groupes armés auraient également été à l’origine de en RD Congo, au cours de cette même période.

L’Espagne donne le ton

Du 27 au 29 mai 2019, le gouvernement espagnol tiendra la troisième Conférence internationale sur la sécurité dans les écoles, l’occasion parfaite pour les États de démontrer les progrès accomplis dans le cadre de l’adoption de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles.  Les participants vont pouvoir réfléchir à la manière dont les femmes et les filles pourraient se prémunir des effets préjudiciables des attaques contre l’éducation et à la façon dont la Déclaration pourrait être utilisée pour répondre à leurs besoins.

Notons que la Global Coalition to Protect Éducation from Attack (GPCEA) a été créée en 2010 par des organisations œuvrant dans les domaines de l’éducation dans les situations d’urgence et de conflit, de l’enseignement supérieur, de la protection, des droits humains et du droit humanitaire international, et qui étaient préoccupées par les attaques persistantes lancées contre des établissements d’enseignement, leurs élèves et leur personnel, dans des pays touchés par des conflits et l’insécurité. Il s’agit  d’une coalition comprenant des agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales.

Par GKM

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