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Réduction de la pauvreté en RDC : plusieurs pistes suggérées par la Banque mondiale

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Réduction de la pauvreté en RDC : plusieurs pistes suggérées par la Banque mondiale

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La Banque Mondiale, à travers sa représentation en République Démocratique du Congo, a procédé mardi à la présentation officielle du rapport d’«évaluation de la pauvreté» dans ce pays. C’était au cours d’une cérémonie tenue au Salon Congo du Pullman Hôtel de Kinshasa.

Certains officiels congolais ont pris part à la rencontre. Il s’agit notamment du ministre d’État en charge du Budget, Pierre Kangudia, qui a d’ailleurs réceptionné pour le compte du gouvernement ce document considéré comme «un excellent instrument de travail dans la lutte contre la pauvreté en RD Congo». Il y avait aussi le ministre délégué près le Premier ministre, Félicien Tshibangu Kalala, ainsi qu’un représentant du ministre des Finances et un représentant de la Présidence de la République.

Le directeur des Opérations de la Banque Mondiale a été représenté par l’économiste en chef Chadi Bou-Habib qui a ouvert la cérémonie. Des institutions internationales, partenaires au développement, comme le Fonds Monétaire International (FMI), le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) ont participé à la cérémonie. Chadi Bou-Habib a relevé que la lutte contre la pauvreté fait partie des objectifs de la Banque Mondiale qui tient à la prospérité partagée.

Le représentant du directeur des Opérations de la Banque Mondiale a surtout fait savoir que même si la RD Congo a réussi à réduire son taux de pauvreté, elle compte cependant le  plus grand nombre de pauvres en Afrique subsaharienne, après le Nigeria. La RD Congo réunit, à elle seule, la pauvreté de trois pays, à savoir l’Éthiopie, la Tanzanie et  Madagascar. Pour Chadi Bou-Habib, il y a donc nécessité de la mise en œuvre d’un programme adéquat pour réduire sensiblement la pauvreté dans ce pays.

Dirigée par l’économiste principal de la Banque mondiale en RD Congo, Franck M. Odoho, qui a d’ailleurs présenté le fameux rapport, l’équipe de travail comprend plusieurs experts de la Banque Mondiale, du Fonds fiduciaire belge (BETF) et de  l’Institut National de la Statistique (INS/RDC).

Ainsi, ce rapport d’évaluation de la pauvreté s’est attelé à mieux comprendre les changements dans les résultats de la RD Congo en matière de pauvreté entre 2005 et 2012. Il décrit donc l’évolution de la pauvreté et des inégalités ainsi que les principales caractéristiques de la pauvreté dans le pays. Il tente également d’identifier les facteurs clés à l’origine des changements observés et analyse certaines considérations politiques.

Il faut rappeler qu’après 2003, la RD Congo venait de sortir de la période des conflits et de mauvaise gestion qui avaient des effets dévastateurs sur l’économie du pays, les institutions et le tissu social. Ainsi, la RDC avait adopté une stratégie de développement global, axée sur la nécessité immédiate d’amélioration du niveau de vie de la population et de reconstruction  des infrastructures de base tout comme des institutions de gouvernance.

C’est pendant la période de 2005 à 2015 que la RD Congo a connu une croissance spectaculaire. Cela, après 30 ans de détérioration des conditions de vie marquées par une baisse constance de production intérieure par habitant. Le pays a repris la croissance par habitant à partir de 2000. Surtout quand on sait qu’en 1960, le PIB par tête de la RD Congo était légèrement supérieur à celui de la Corée.

Il faut, en outre, préciser qu’entre 2000-2013, le pays a connu un taux de croissance économique moyens d’environ 5,0% (2,1% par habitant). Sur la période 2010–2013, le taux de croissance moyen s’est établi à 7,4% et la RDC était considérée comme l’une des économies enregistrant la croissance la plus rapide d’Afrique. Cette performance, selon ce rapport, résulte de la stabilité macroéconomique, de la forte croissance de l’exploitation minière, des services et de l’évolution favorable des prix des matières premières.

Plusieurs éléments importants ont été relevés dans le rapport, faisant allusion à la dynamique de la pauvreté monétaire dans le pays, aux  différences notables entre les provinces du pays et à la comparaison de la RD Congo à d’autres pays du continent subsaharien.  Il y a cependant des facteurs qui ont contribué à la réduction de la pauvreté entre la période allant de 2005 à 2012.

Il s’agit du changement de la structure démographique de la famille, de l’amélioration des résultats scolaires, de l’amélioration de l’accès aux infrastructures routières, de l’abandon progressif de l’agriculture/ou augmentation de l’emploi salarié, de l’amélioration de l’accès aux terres arables.

Considérations politiques

Il a été par ailleurs relevé dans ce rapport que la pauvreté reste généralisée en RD Congo, malgré les abondantes richesses en ressources naturelles et le taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde. Cela indique clairement que la croissance économique n’a pas été inclusive, dans la mesure où le pays reste également vulnérable aux chocs tant politiques que  sécuritaires.

Comment faire alors de la croissance économique un instrument efficace de réduction de la pauvreté, tout en permettant de promouvoir la sécurité et la prospérité pour tous? Le rapport d’évaluation de la pauvreté en RD Congo indique qu’il faut bâtir et renforcer les institutions légitimes, diversifier l’économie en privilégiant le secteur rural, améliorer la connectivité, qui est fortement corrélée à la consommation et à la pauvreté en RD Congo, libérer le potentiel de croissance des entreprises familiales, et enfin bâtir ainsi qu’améliorer le capital humain.

Par Lucien Kazadi T.

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