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Violences postélectorales et appels à la haine tribale : Martin Fayulu dans le collimateur de la justice!

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Violences postélectorales et appels à la haine tribale : Martin Fayulu dans le collimateur de la justice!

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Initialement prévue pour ce lundi, l’audition du candidat de Lamuka reportée à une date ultérieure

Trois mois après les élections combinées du 30 décembre 2018, la justice congolaise vient de lever l’option de mettre la main sur les auteurs intellectuels des violences qui ont été enregistrées à travers certaines parties du pays après ces scrutins.

Dans ce cadre, Martin Fayulu Madidi, candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018,  devait être entendu  ce lundi 6 mai 2019 à l’office du PGR à la suite d’une plainte déposée depuis février courant par Jean Claude  Ngoy Lufuluabo faisant état d’actes répréhensibles commis à l’endroit de plusieurs membres de la communauté kasaienne. Mais cette audition vient d’être reportée à une date ultérieure, pour permettre à la police judiciaire de poursuivre d’approfondir ses investigations, a fait savoir le Colonel Pierrot Mwana Mputu , porte –parole de la Police Nationale Congolaise sur les antennes de la RTNC.

Pour rappel, le Procureur général près la Cour de cassation, Flory Kabange Numbi a demandé, dans sa lettre datée du 23 avril 2019, à la Police nationale congolaise (PNC), d’ouvrir une enquête consécutive à une plainte déposée par un certain  Jean Claude  Ngoy Lufuluabo contre  Martin Fayulu, accusé  d’incitation à la haine ethnique et de génocide contre les ressortissants kasaiens.

La demande du PGR Flory Kabange Numbi fait suite à la plaine de ce compatriote déposée à l’office du PGR depuis  le 18 février dernier contre le candidat malheureux Martin Fayulu  accusé  d’ « incitation à la haine ethnique, pillage, atteinte aux droits garantis et crime de génocide ».

Une convocation  en bonne et due forme a été même envoyée à Martin Fayulu. Mais ce dernier vient d’être notifié du report de l’audience publique qui devait avoir lieu ce lundi 6 mai à l’office du Procureur général près la Cour de cassation situé dans l’enceinte du bâtiment abritant la Direction Générale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale(CNSS), sur le Boulevard du 3ojiun à Gombe. Malgré ce report, l’étau semble désormais se resserrer sur Martin Fayulu  qui devra répondre bientôt des actes des violences commis par ses partisans en tant que responsable hiérarchique.

Établir les responsabilités

Le déclenchement des poursuites judiciaires à l’endroit du candidat malheureux à la dernière présidente pour des actes des violences, appels à la haine ethnique … à l’endroit des ressortissants kasaiens est action visant à établir les responsabilités  des manquements  perpétrés à Kinshasa, Kikwit, Bagata… par les soutiens de Fayulu contre la communauté kasaïenne.

Des observateurs estiment que le PGR devrait aussi se saisir de certains rapports des organisations des droits de l’homme comme la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’homme(FIDH), Human Rights Watch(HRW) … qui ont eu à dénoncer des violences électorales afin d’établir les responsabilités.

Les dernières élections organisées en RDC ont été émaillées par de nombreux actes de violences  comme en 2006 et 2011. Mais les violences et incitations à la haine ethnique et discrimination contre les ressortissants kasaiens enregistrées à Kinshasa, Kikwit, Bagata… avant et après les  scrutins du 30 décembre 2018  ont atteint un niveau qui a fini par déboucher sur des conflits communautaires. Heureusement, les forces de défense et de sécurité ont abattu un travail remarquable pour éviter le pire.

On se souviendra que lors d’un meeting tenu à la place Sainte- Thérèse dans la commune de N’djili, certains partisans de Lamuka avaient scandé des appels à l’incitation à la haine à l’endroit des kasaiens. Mais aucune disposition n’a pas été prise par la plateforme électorale soutenant la candidature de Fayulu contre ces appels condamnables.

Des échos en provenance de la ville de Kikwit signalent que des commerçants kasaiens ont été victimes des actes de vandalisme et de pillages de leurs biens par des personnes se réclamant comme des partisans de Fayulu. A Kinshasa, précisément au quartier Bibwa, plusieurs familles kasaiennes ont été aussi malmenées par des partisans du candidat de Lamuka à la dernière présidentielle.

Par ailleurs, dans un communiqué daté du 18 janvier 2019, la Coalition Nationale pour la Cour Pénale Internationale (CN-CPI/RDC) avait rappelé les différents intervenants de la vie nationale qu’en cas de graves violations des droits de l’homme durant la période post-électorale, la justice tant nationale  qu’internationale serait actionnée pour lutter contre l’impunité à l’endroit de toute personne auteur matériel comme auteur intellectuel, sur base de la responsabilité pénale individuelle ou de la responsabilité du chef hiérarchique.

Controverse autour du procès  

Dans un communiqué daté du 1er mai 2016, la Dynamique chrétienne pour la défense des Droits Humains et de l’Environnement(DCDHE)se dit surprise d’apprendre qu’une plainte soit déposée le 18 février dernier par Jean-Claude Ngoy Lufuluabo au Parquet Général près la Cour de cassation contre Fayulu et consorts pour « incitation à la haine ethnique, massacre des balubas, pillages, atteinte aux droits garantis et crime de génocide et crimes contre l’humanité ».

De même, l’association  fait état de la mise en garde du Professeur  Typhon Kin – Kiey Mulumba, cadre de CACH et allié du Président Félix Tshisekedi à l’endroit de Martin Fayulu, lui rappelant qu’il « existe des lois et des magistrats au Congo ».

La DCDHE rappelle que la revendication sur « la vérité des urnes » ne commence pas avec Martin Fayulu mais plutôt avec le feu Etienne Tshisekedi et l’UDPS contre le président honoraire Joseph Kabila après les élections de 2011.Et personne n’avait fait la prison pour incitation à la révolte ni pour toute autre forme de condamnation, fait remarquer Me Carlos Mupili, coordonateur national de la DCDHE. Ce dernier invite aussi  le Président Félix Tshilombo Tshisekedi à consolider sa légitimité nationale, sans se servir de la justice contre les opposants, mais  d’engager des poursuites contre les auteurs de corruption et de détournement des deniers publics.

La DCDHE recommande également à la Justice congolaise de ne pas renouer avec l’intimidation des leaders d’opinions, mais d’orienter plutôt ses poursuites contre les criminels économiques et des criminels de guerres qui ont été primés en exerçant avec amateurisme des hautes fonctions politiques que militaires.

Les préoccupations soulevées par la Dynamique chrétienne pour la défense des Droits Humains et de l’Environnement(DCDHE) dans son communiqué du 1er mai 2019 sont certes pertinentes,  mais l’organisation devrait savoir que de son vivant, Dr Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire n’avait jamais appelé les Congolais à s’attaquer à une tribu comme le fait aujourd’hui Martin Fayulu et sa plateforme Lamuka après les élections du 30 décembre 2018.

Le prétendu leader de Lamuka devait se présenter ce lundi au Casier judiciaire pour répondre d’une plainte déposée contre lui. Mais, cette audition vient d’être reportée à une date ultérieure par la Police, à en croire le porte-parole de cette dernière, le colonel Mwana Mputu. Un report qui se justifierait par des raisons de « sérénité ». Ce n’est donc qu’une affaire remise.

Par GKM

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