Artiste sculpteur : Solange Izemengia encourage les jeunes filles à s’investir dans la sculpture
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Dès son jeune âge, Mme Solange Izemengia manifestait le souhait de devenir artiste. Elle avait l’habitude de dessiner dans ses cahiers de classe, et ce comportement dérangeait son père pensant qu’elle était distraite en classe.
Et pourtant, c’était certainement le début de la manifestation de son don d’artiste. Un don qui n’était pas compris ni soutenu par son géniteur.
Actuellement, Mme Izemengia est une artiste sculpteur bien connue dans son milieu de travail, dont les œuvres témoignent le savoir. Diplômée d’État en Décoration intérieure à l’Académie des Beaux-Arts (ABA), elle fut la lauréate de cette école étant toujours première de la classe. En 2002, elle décroche son diplôme de graduat en Sculpture, avant d’aller se spécialiser au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Unique fille de sa promotion, Mme Izemengia n’était pas du tout gênée mais plutôt fière à cause de son intelligence, dit-elle. Et de poursuivre « C’est mon aptitude innée qui m’a poussée à être artiste sculpteur parce que je me suis sentie capable ». Elle a aussi fait savoir que ses camarades l’avaient surnommée « fille unique ». C’est parmi ces hommes que l’étudiante Izemengia s’est distinguée dans la création de ses œuvres, tout en signifiant avec assurance que « j’étais toujours parmi les meilleurs ».
Une passion pour le métier
Passionnée de son métier, Mme Izemengia dit ne pas connaître vraiment beaucoup de difficultés dans ses débuts. « J’ai commencé à exposer mes œuvres en 2001 alors que j’étais encore étudiante. Cette expérience a été un grand succès pour moi, parce que toutes mes œuvres étaient vendues». Cette belle expérience, dit-elle, l’avait encouragée, et depuis ce jour, la jeune dame a consacré son amour, son temps et ses moyens à son métier.
Pour Mme Izemengia, la création d’une œuvre artistique demande également beaucoup de concentration. Raison pour laquelle, elle peut s’enfermer pendant des heures dans son atelier voir toute la nuit, selon les besoins, en vue de produire un ouvrage de qualité. Spécialiste en bois, le sculpteur a appris à tailler la pierre, le marbre, etc. Cette femme assure être capable de réaliser un portrait avec du bois. Elle fait aussi la peinture, la céramique et la menuiserie.
Cette épouse dit pouvoir bénéficier du soutien de son mari, et sait planifier son métier d’avec son ménage. Interrogée sur le thème qui prédomine ses œuvres, Mme Izemengia a affirmé qu’il s’agit de « la famille » parce qu’elle est sacrée et le premier soubassement en tout lieu et en tout temps. Avec plus de 10 ans de carrière, cette artiste plasticienne a participé dans plusieurs expositions nationales et internationales. Cet échange avec des artistes des différentes cultures a été bénéfique, reconnaît-elle, pour avoir enrichi son style et ses techniques.
Concernant les difficultés rencontrées, elle a évoqué particulièrement la non implication du Gouvernement qui n’organise pas des compétitions comme ailleurs. Le but est de permettre aux artistes de pouvoir se retrouver dans leur travail. « Comme il n’y a pas de soubassement ici dans notre pays, cela nous décourage. On peut bien fabriquer des œuvres mais pour les présenter où et les montrer à qui ? Il faut se battre soi-même, recourir à ses connaissances pour se frayer un chemin », a dit Mme Izemengia.
S’agissant des meilleurs souvenirs, elle a parlé de sa rencontre avec la première dame, Mme Marie-Olive Lembe Kabila, lors d’une exposition à Kinshasa, y compris le diplôme et le trophée reçus. A cela s’ajoute l’exposition organisée par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique où seulement ses œuvres étaient à l’honneur. Mais aussi le fait d’avoir laissé ses œuvres comme patrimoine au musée de Zimbabwe.
L’absence des femmes
Étant la seule femme sculpteur professionnel, Mme Izemengia a déploré le vide constaté dans son domaine. C’est pourquoi, son souci consiste à encadrer les filles désirant d’embrasser sa profession. « Je dis aux filles qui veulent nous emboîter le pas de ne pas avoir froid aux yeux, de se baser sur la confiance en soi. Car, si vous vous sentez capables, rien ne vous arrêtera », a-t-elle conclu.
Par Tantia Sakata