Mise en garde de l’ASADHO contre les auteurs des violences électorales
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Le gouverneur Pande Kapopo du Haut-Katanga accusé d’inciter la jeunesse de Lubumbashi à la violence
L’association Africaine de Défense des Droits de l’Homme(ASADHO) suit de près le déroulement de la campagne électorale en cours en RDC et déplore les actes de violences enregistrés sur terrain. L’organisation accuse le gouverneur Pande Kapopo, de la province du Haut-Katanga d’inciter la jeunesse à la violence.
Lors de la réunion que le Gouverneur a tenu jeudi 12 décembre 2018, à Lubumbashi, avec les jeunes du Front Commun pour le Congo, FCC, il les a appelés à recourir à la violence pour imposer la candidature de Ramazani Shadary et a garanti l’impunité à tout jeune qui serait arrêté pour avoir usé de la violence contre les membres des partis politiques de l’opposition, a noté Me Jean-Claude Katende, président national de l’ASADHO.
Il a dit notamment : « je ne cite pas le nom de ce monsieur là, mais il ne tiendra pas de meeting ici » Il parlait de Monsieur Felix Tshisekedi sans le citer. Le Haut Katanga est le fief de Monsieur Ramazani Shadary, on ne permettra à personne d’autre de venir faire la loi ici »,
« Nous sommes prêts à prendre tous les risques pour Shadary. Nous sommes au pouvoir de quoi avez-vous peur ? N’ayez pas peur, je suis au pouvoir ici » ; « Si quelqu’un te met au cachot le matin, le soir, je vais te faire sortir. Même si on t’arrête, je vais demander au policier de te libérer et de me mettre moi-même au cachot. Je suis au pouvoir ici et le président Kabila est au sommet, on ne te fera rien… »
« Vous ne devez pas avoir peur, c’est moi qui commande les policiers ». « Organisez-vous et je vais mettre tous les moyens à votre disposition ». Tels sont les propos tenus par le chef de l’Exécutif provincial de Haut-Katanga lors d’une rencontre avec les jeunes à Lubumbashi.
Pour le président de l’ASADHO, ces propos montrent à suffisance que le gouverneur Pande Kapopo organise une milice pour s’attaquer aux militants des partis de l’opposition et que c’est lui qui serait à la base des incidents survenus lors de l’arrivée de Martin Fayulu à Lubumbashi où tout a été planifié.
Me Jean-Claude Katende accuse le Gouverneur PPRD du Haut-Katanga de préparer les jeunes à s’attaquer aux partisans de l’opposition lors de l’arrivée de Félix Tshisekedi Tshilombo à Lubumbashi. « Nous condamnons ces propos et en appelons à la vigilance de tous pour empêcher ce gouverneur de commettre le pire dans les prochains jours.
Le Président Kabila sera tenu aussi responsable de tous ces actes, car le gouverneur a dit qu’il lui a fait rapport. En plus, le silence du Président Kabila doit étonner tout le monde », prévient Me Katende. Sévère mise en garde contre les auteurs des violences Les événements qui se sont passés à Lubumbashi en rapport avec l’arrivée du candidat président Martin Fayulu et son équipe doivent interpeller toute personne qui milite pour la démocratie et pour le bien-être de tous les congolais, alerte Jean-Claude Katende.
Pour lui, ce qui est arrivé à Fayulu est condamnable, surtout la mort d’homme, les atteintes à l’intégrité physique et d’autres abus constatés de la part des hommes en uniforme qui sont au service de tous les congolais. Cela est inacceptable, conclu Me Katende. A en croire l’ASADHO, les premières personnes qui devraient être interpelées, c’est le Président Joseph Kabila et son Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Henri Mova.
L’organisation s’étonne du silence du chef de l’État. Elle regrette de constater que le silence du président Kabila risque de donner raison aux policiers qui ont agi en violant les droits fondamentaux des congolais du fait seulement qu’ils ne sont pas membres du FCC. « Le Congo appartient à tous les congolais. Le Congo n’appartient pas à un camp politique contre un autre », fait remarquer Me Katende.
Selon le président de l’ASADHO, chaque congolais qui a accepté de participer aux élections du 23 décembre 2018, doit savoir que les élections sont une compétition où on se bat sans tuer, et sans insulter. On se bat sans se blesser et on se bat sans se partager des coups non conventionnels.
« N’oublions pas qu’après les élections nous seront toujours frères et sœurs. Après les élections, si elles sont justes et démocratiques, nous n’allons pas refuser d’apporter notre concours au meilleur des congolais qui sera choisi démocratiquement par le peuple comme Président de la République », suggère Me Katende.
L’organisation attend l’intervention du Président de la République sur les événements de Lubumbashi, Kalemie et ailleurs qui remettent en cause l’esprit démocratique prôné par la campagne électorale.
« C’est un devoir républicain pour un Président de la République », conclut-il.
Par GKM