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Alors que la campagne électorale a démarré : La «machine à voter» ne rassure pas !

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Alors que la campagne électorale a démarré : La «machine à voter» ne rassure pas !

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Face aux craintes de fraudes massives que suscite cet outil à travers sa connection à internet, la CENCO  demande que les votes soient transmis manuellement uniquement et non de façon électronique.

Alors que la campagne électorale a débuté depuis le jeudi 22 novembre sur l’ensemble du territoire de la RDC, des appréhensions  demeurent quant à l’utilisation de la fameuse « machine à voter » pour les scrutins présidentiel, législatifs nationaux et provinciaux du 23 décembre prochain.

« Tant que cette machine offrira la possibilité de se connecter à Internet, il y aura toujours la crainte d’une modification des votes par voie électronique », a récemment fait savoir, sous couvert d’anonymat,  un candidat de l’opposition. Il est vrai que les appareils, fournis par la firme sud-coréenne Miru Systems, sont équipés   d’une carte Sim et de la possibilité de se connecter à Internet.

Quid des recommandations des experts britanniques ?
Devant la persistance des inquiétudes autour de la fameuse machine à voter, des voix s’élèvent au sein de différents états-majors politiques pour demander à la CENI de se conformer aux recommandations formulées dernièrement par un groupe d’experts britanniques.

En effet, des experts de la Fondation britannique Westminster pour la démocratie, venus examiner les machines, avaient dans leur rapport de septembre 2018  formulé quinze  recommandations.
Il s’agit :

1. désactiver les communications externes (carte sim et Wifi) jusqu’au moment où celles-ci sont nécessaires;

2. recouvrir tous les ports externes (soit modifier les volets de production, soit boucher les ports USB exposés);

3. limiter le nombre maximum de bulletins par machine à 660 pour empêcher un excès de vote ;

4. supprimer la fonction d’impression de code QR;

5. veiller à ce que les bulletins de vote insérés de façon incorrecte ne produisent pas de vote manuel invalide;

6. limiter les données sur l’UBB à l’échelon provincial;

7. réviser le processus de confirmation du code pour éliminer la fonction permettant d’enregistrer de vote lorsque l’électeur touche la photo du candidat;

8. élaborer et diffuser les directives procédurales claires concernant le rôle des machines à voter, en plus de protocole concernant leur maniement, configuration et administration;

9. réexaminer le processus de distribution pour réduire la période de temps pendant laquelle la machine est sous la garde du personnel du bureau de vote;

10. inviter les représentants des partis politiques et observateurs au centre de distribution;

11. impliquer les témoins des partis politiques et les observateurs dans le contrôle préalable;

12. préparer des plans opérationnels détaillés pour remplacer les matériels et les disques externes;

13. organiser les simulations pour permettre aux personnels des bureaux de vote d’acquérir de l’expérience dans l’utilisation des machines;

14. se préparer aux files d’attente et s’engager à laisser voter les électeurs encore dans la file d’attente à la clôture du scrutin;

15. créer un fichier long, distinct pour permettre un audit.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a elle aussi appelée à ce que les votes soient transmis manuellement et non électroniquement.

Les explications de la CENI ne rassurent pas

Pourtant Jean-Pierre Kalamba, le rapporteur de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a cru rassurer en soutenant que  les machines commandées vont servir uniquement à imprimer les bulletins de vote. Et une fois les bureaux de vote fermés, les bulletins glissés dans les urnes seront comptés un à un ; les voix attribuées à chaque candidat manuellement consignées dans un procès-verbal (sic) !

Le procès-verbal de la machine à voter sera lui aussi consulté, mais seulement pour avoir deux sources, selon  la Centrale  électorale. En cas d’informations différentes, c’est le comptage manuel qui l’emporte. A en croire la CENI, ces procès-verbaux seront ensuite transportés vers un des 176 centres de compilation des résultats du pays.

Là-bas, même opération : les votes des différents bureaux seront additionnés puis inscrits dans un procès-verbal consolidé, un document qui, toujours d’après la CENI,  sera scanné, puis envoyé par mail à Kinshasa grâce à  une valise satellitaire.

Aucune transmission électronique des résultats à partir de la machine à voter donc, promet la Centrale électorale, bien que  cela reste techniquement possible, d’où des inquiétudes de certains observateurs.
Au total, 106 000 machines sont prévues par la CENI pour ces élections. Elles seront réparties dans environ 80 000 bureaux de vote.

Alors que la campagne électorale a déjà démarré sur l’ensemble du pays, rien n’indique que les machines commandées seront disponibles dans les 80.000 bureaux de vote à la date du 23 décembre 2018, jour de scrutins. Plus grave encore, la CENI est loin de finir la formation des opérateurs qui manipuleront les machines à voter le jour de vote.

Voilà autant d’incertitudes qui viennent s’ajouter aux inquiétudes que continuent à susciter les fameuses machines à voter au sein de la population et qui font craindre des fraudes massives qui pourraient remettre en cause la crédibilité des résultats des élections du 23 décembre prochain. Surtout quand on sait que les autorités actuelles de la RDC ont décidé de la porte aux observateurs électoraux de l’Union Européenne pour des raisons inavouées.

Par YHR

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