Selon l’ONU : Détérioration des droits humains en RDC !
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Alors que le pays s’approche des élections, le rapport mensuel du Bureau conjoint des Nations Unies dénonce une hausse des cas d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, tout en indexant des agents étatiques dont la Police, les FARDC, les services de sécurité, et les groupes armés
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a rendu public son rapport mensuel du mois de septembre 2018. Dans ce document, cet office onusien composé de la Division des droits de l’homme de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) fait état de plusieurs cas des violations des droits de l’homme enregistrés au cours de mois septembre 2018. A en croire ce rapport, cette période a été caractérisée en RDC par des cas d’exécutions sommaires et extrajudiciaires.
Ce rapport élaboré sur la base d’informations que le BCNUDH affirme avoir recueillies ne reprend que les violations des droits de l’homme enregistrées et vérifiées par cette structure onusienne au cours du mois sous analyse. Les informations contenues dans cette note sont partagées aux niveaux local et provincial, ainsi qu’au niveau national avec les autorités de la RDC pour leur action.
Les principales tendances
Le BCNUDH affirme avoir documenté durant le mois de septembre a documenté 623 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la RDC. Ce rapport relève une hausse par rapport aux tendances du mois d’août 2018 où près de 620 cas de violations des droits de l’homme ont été documentés en août 2018, contre 515 en juillet 2018.
Ce rapport mensuel indique que le nombre de violations commises par les agents de l’Etat est en baisse de 22% par rapport au mois précédent, mais ces derniers demeurent responsables de plus de la moitié des violations documentées. Une hausse significative du nombre d’atteintes attribuables aux groupes armés a été documentée ce mois-ci. Elle est notamment due à un activisme accru de la milice Twigwaneho et des combattants Gumino dans le Sud-Kivu, ainsi que des Nyatura dans le Nord-Kivu et de la Lord’s Resistance Army(LRA) dans le Haut-Uélé et le Bas-Uélé, note l’ONU.
Selon l’agence onusienne, les types de violations les plus rapportées au mois de septembre 2018 sont les atteintes au droit à la propriété (179 violations), les atteintes au droit à la liberté et sécurité de personnes (174 violations et 870 victimes, dont 69 femmes et 77 enfants), les atteintes au droit à l’intégrité physique (148 violations et 341 victimes, dont 112 femmes et 44 enfants, y compris 86 femmes et 26 enfants victimes de violences sexuelles) et les atteintes au droit à la vie (86 violations et 132 victimes, dont 25 victimes d’exécutions.
Les chiffres évoqués dans ce rapport ne donnent pas un aperçu complet des violations et atteintes des droits de l’homme en RDC pour le mois sous analyse.
Les agents étatiques indexés
Sur l’ensemble du territoire de la RDC, les agents de l’Etat sont responsables de 321 violations, soit 52% des violations documentées en septembre 2018. Ce nombre représente une baisse par rapport aux 409 violations enregistrées au mois d’août 2018, précise l’ONU. L’ensemble des violations commises par des agents de la PNC et des militaires des FARDC constitue 44% des violations et atteintes documentées. Les agents de l’Etat sont notamment les auteurs de l’exécution extrajudiciaire de 25 personnes, dont une femme.
Les groupes armés, tous confondus, ont été responsables de 302 atteintes aux droits de l’homme, soit 48% du nombre total des violations enregistrées sur l’ensemble du territoire, a précisé le BCNUDH. Ce nombre représente une augmentation de près de 43% par rapport au mois d’août (211 atteintes). Les groupes armés sont notamment les auteurs de l’exécution sommaire de 67 personnes, dont 15 femmes.
Parmi les agents de l’Etat, l’ONU note que les militaires des FARDC ont commis 149 violations des droits de l’homme, ce qui représente près d’un quart du nombre total de violations documentées au cours du mois de septembre 2018 et une baisse par rapport à août (187 violations).
Ils ont notamment été responsables de 49 violations du droit à l’intégrité physique (60 victimes, dont 20 femmes et sept enfants, y compris 12 femmes et cinq enfants victimes de violences sexuelles), de 45 violations du droit à la propriété, de 28 violations du droit à la liberté et sécurité de la personne (41 victimes, dont trois femmes et cinq enfants) et de 22 violations du droit à la vie (26 victimes, dont 16 victimes d’exécutions extrajudiciaires parmi lesquelles une femme et un enfant). A l’instar du mois précédent, la grande majorité des violations commises par les militaires des FARDC a été documentée dans les provinces affectées par le conflit.
Les agents de l’Etat incluent les agents de la (PNC), les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), les autorités administratives ou judiciaires, et autres agents de l’Etat. Au mois de septembre 2018, les militaires des FARDC ont été responsables de 149 violations, les agents de la PNC de 127 violations, les autres agents de l’Etat de 31 violations et les agents de l’ANR de 14 violations.
Par GKM