Causé par des clips et séries étrangers : Le phénomène « Ujana » interpelle l’Etat et la Brigade des mœurs
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La forte consommation des vidéos clips des musiciens étrangers ajoutée à des programmes des films et séries enfants non admis contribuent à la dépravation des mœurs constatée actuellement à Kinshasa. La dernière preuve en date, c’est le phénomène « Ujana » qui alimente les conversations quotidiennes dans différents milieux de la capitale congolaise et prend des proportions inquiétantes, à l’instar du phénomène « Kuluna ».
La plupart de Kinois approchés à ce sujet estiment que le service chargé de réguler le domaine de la diffusion des vidéos clips, notamment la Commission Nationale de Censure des Chansons et des Spectacles (CNCCS) doit travailler en étroite collaboration avec les responsables de programmes des chaines de télévision émettant à partir de la capitale congolaise, pour lutter contre ce phénomène dangereux. En attendant que des dispositions soient prises dans ce sens, les Métros Bars, dancing – clubs, discothèques , terrasses qui pillulent à Kinshasa sont devenus des milieux d’ambiance- cibles du phénomène Ujana.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour exhorter la Brigade des mœurs dépendant de la Commission de Censure à sanctionner et fixer les heures d’ouverture et de fermeture de ces endroits de plaisir, afin d’empêcher aux mineurs d’âge d’avoir accès à ces endroits. Compte tenu de la défaillance de certains parents à assumer leurs responsabilités face à la crise multisectorielle qui sévit en RDC, l’Etat congolais, responsable numéro 1, est appelé à prendre des mesures et les dispositions qui s’imposent en impliquant les ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale.
Didier Mitovelli propose deux pistes de solution
Approché à ce sujet, Didier Mbuy Mitovelli, chef des travaux à l’IFASIC, propose deux pistes de solutions pour lutter contre ce fléau, à savoir la pédagogie et la répression. Selon lui, il faut appeler les parents à reprendre leurs responsabilités, en vue d’amener les jeunes filles à ne plus exposer leurs charmes dans les rues. Et cela doit se faire, estime-t-il, par des campagnes pédagogiques de sensibilisation dans les différentes communes de la ville-province de Kinshasa. En cas de récidives, Didier Mitovelli propose le recours à des maisons d’arrêt comme à l’époque de « Kingabwa », un camion qui circulait à travers les grandes avenues de la capitale jusqu’à des heures tardives, pour arrêter les filles jugées mineures en divagation.
Un parent ayant requis l’anonymat a témoigné en ces termes : « Nous ne savons plus écouter la musique ensemble avec nos enfants parce que plusieurs chansons touchent à la pudeur et la plupart de messages véhiculés dans les compositions de nos musiciens versent dans des insanités et des paroles qui contredisent le thème abordé ». Il faut rappeler que le phénomène « Ujana » dont il est question dans les milieux de jeunes filles de Kinshasa constitue à exposer certaines parties sensibles du corps.
Et les hommes qui succombent à leurs charmes sont affectueusement appelés « Tontons » par ces mineures, renseigne une enquête sur la population effectuée dernièrement au quartier Citas Pakadjuma, dans la commune de Barumbu. Le phénomène « Ujana » ainsi décrit et décrié à Kinshasa pousse à la rue plusieurs filles mineures dont l’âge varie entre 14 et 17 ans.
Par Franck Ambangito/CP