Pour la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme : Les inquiétudes et incertitudes sur le processus électoral demeurent
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L’Organisation créée par feu Floribert Chebeya déplore le manque criant d’indépendance d’esprit de la CENI
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme(VSV) a tenue le point de presse le mercredi 29 aout 2018 pour donner sa position en rapport avec le processus électoral en cours au Congo-Kinshasa tout en déplorant le manque criant d’indépendance de la Commission Electorale indépendante vis-à-vis de la Majorité au pouvoir.
Pour Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV, l’invalidation des certains candidats aux élections présidentielles prouve que la centrale électorale manque de l’indépendance. Prenant le cas du sénateur Jean-Pierre Bemba, l’organisation estime que le président du Mouvement de Libération du Congo(MLC) est éligible. C’est pourquoi Rostin Manketa a plaidé pour des élections inclusives en vue d’apaiser la situation.
« Dans le souci d’apaiser la situation, il faut qu’on laisse tout le monde prendre part aux élections », a martelé Rostin Manketa.
CENI inféodée au pouvoir en place
En rapport avec le manque d’indépendance de la CENI, la VSV tient à savoir qui est réellement le porte-parole de la centrale électorale du fait que l’invalidation de Jean-Pierre Bemba a été déclarée ou annoncée d’avance par le porte-parole de la Majorité Présidentielle(MP) et par celui du gouvernement , donnant ainsi l’impression que la Commission Electorale Nationale Indépendante n’a fait qu’avaliser la position de ces deux camps, a noté Rostin Manketa.
A en croire le directeur exécutif de VSV, les immixtions, les ingérences de certaines personnalités dans le fonctionnement de la CENI ne sont pas de nature à rassurer l’opinion publique quant à l’organisation des élections libres, démocratiques mais plutôt à discréditer cette institution d’appui à la démocratie.
« La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme qui est le vrai porte-parole de la CENI ?, Est-ce le porte-parole du gouvernement ? Est-ce le porte-parole de la MP ou les nombreux communicateurs de la MP et du FCC ? Comment se fait-il que la CENI paraisse comme un instrument de relai des positions de la MP ou du FCC ? Dans la plupart de ces cas, ce que fait ou doit faire la CENI est d’avance annoncé par des personnalités de la MP.
Comment face à cet état des choses, les Congolaises et Congolais et les personnes souhaitant un bon déroulement du processus électoral ne peuvent-ils pas s’interroger sur l’indépendance de la CENI, Comment peut-on croire que la CENI décide en toute souveraineté comme le déclarent certaines personnalités au pouvoir ? », s’interroge Rostin Manketa. Pour lui, les inquiétudes et incertitudes sur le déroulement du processus électoral demeurent malgré le semblant de renoncement par le président Joseph Kabila à un troisième mandat anticonstitutionnel.
Le regard tourné vers la Cour Constitutionnelle
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme craint que des élections non inclusives et non transparentes débouchent sur les menaces contre la paix et la stabilité.
C’est ainsi que l’association a exhorté la Cour Constitutionnelle qui est saisie par les candidats invalidés à travailler en toute indépendance, loin de pressions politiques en vue de contribuer positivement à la paix, à l’apaisement social et à la décrispation du climat politique en validant tous les candidats président de la République invalidés. L’organisation rappelle à la Haute cour que la loi ou les lois n’ont de raison d’être que si elles contribuent au mieux à réguler la vie en société, à apaiser les tensions dans la communauté pour privilégier l’harmonie et la concorde nationale.
« Qu’il plaise donc à la Cour Constitutionnelle dont certains membres sont déjà accusés d’être à la solde d pouvoir en place de saisir cette occasion leur offerte par les candidats invalidés pour soigner son image .Seules des élections réellement inclusives, transparentes, libres et démocratiques et non taillées sur mesure au profit d’un candidat sont à même de garantir la paix et la stabilité en RDC », a fait savoir Rostin Manketa.
Consensus sur la machine à voter
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme croit à la tenue des élections d’ici 23 décembre 2018 conformément au calendrier de la CENI et s’insurge contre un autre glissement. Mais son Directeur exécutif plaide pour un consensus en vue de l’organisation des élections transparentes et crédibles. S’agissant de l’usage de la machine à voter, l’organisation créée par feu Floribert Chebeya exhorte toutes les parties prenantes au processus électoral en cours à se décider pour trouver un consensus sur l’utilisation de la machine à voter ou rien.
D’où l’appel lancé en direction de la CENI à jouer un rôle d’arbitre et non d’un joueur en convoquant toutes les prenantes au processus électoral pour trouver un terrain d’attente sur la « machine à voter » tout en espérant que la CENI organisera les élections d’ici 23 décembre 2018.
Par GKM