Enseignement Primaire et Secondaire : « AUBE asbl » s’oppose à la récupération forcée de l’école SAFAK par les autorités turques
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Me Awazi, Secrétaire Général de l’ONG « AUBE asbl », une association qui gère l’école internationale SAFAK, à Gombe, a appris la signature d’un protocole d’accord à Istanbul, en Turquie, le 20 Juillet 2018, entre le ministre congolais de l’Enseignement primaire et Secondaire(EPSP), Gaston Musemena et la Fondation Maarif, une association proche du gouvernement turc.
Cette entente vise, entre autres, à permettre à la fondation Maarif de reprendre des écoles de l’imam turc Fetullah Gúllen et de les faire passer sous contrôle de l’Etat turc, en vue d’en assurer la gestion tant financière qu’éducative.
L’imam Fetullah Gúllen visé
L’école SAFAK est considérée par les autorités turques comme un bien appartenant au mouvement « Fetö » de Fetullah Gúlen, que le président turc accuse d’être le cerveau du coup d’État manqué de juillet 2016. Alors que SAFAK est une propriété privée de l’Ong « AUBE Asbl », une association de Droit congolais, créée en 2005 pour promouvoir l’éducation par la construction d’écoles modernes répondant aux standards internationaux, ainsi que d’autres structures d’appui au développement communautaire.
Contacté par La Tempête des Tropiques pour avoir sa réaction en rapport avec ce protocole d’accord entre gouvernement de la RDC -Fondation Maarif, le secrétaire général de l’ « AUBE Asbl » se dit consterné les informations en sa possession. « On veut nous ravir notre école qui n’est pas une école de l’Ambassade de Turquie mais un bien privé.
On cherche à nous ravir notre école pourtant le protocole d’accord signé avec l’Etat congolais est en cours », regrette-t-il. « Nous ne sommes pas d’accord avec ca et nous allons défendre nos droits », tance –t-il. Mais jusqu’alors « AUBE Asbl», qui gère l’école Safak, n’est pas encore notifiée par l’Etat congolais.
Cependant, elle peaufine déjà ses armes pour user de tous les moyens légaux afin de défendre ses droits. L’association met en garde quiconque tenterait de ravir malhonnêtement son école et ne se laissera pas faire, a dit Me Awazi. Ce dernier promet d’attaquer cette décision en annulation.
La rentrée scolaire de septembre risque d’être perturbée à l’école SAFAK, où les responsables de cette institution sont prêts à saisir la justice congolaise pour retrouver leurs droits.
Note verbale de Léonard She Okitundu
Tout a commencé par une note verbale du vice Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères et Intégration Régionale, Léonard She Okitundu, depuis le mois de mai à l’ambassadeur de la Turquie en RD Congo, dans laquelle il lui fait part de l’accord de partenariat entre la RDC et la fondation Maarif, une association proche du gouvernement turc.
« Le ministre des Affaires Etrangères et Intégration Régionale présente ses compliments à l’Ambassadeur de Turquie à Kinshasa et a l’honneur de l’informer que faisant suite à la mission de l’Envoyé Spécial du président de la République de Turquie à Kinshasa en Mars 2017 et à la visite de travail du vice premier ministre et ministre des Affaires Étrangères et Intégration Régionale, Léonard She Okitundu, en République de Turquie en Novembre 2017, le gouvernement de la RDC marque son accord pour la reprise de la gestion des écoles SAFAK par la Fondation Maarif conformément à la demande du gouvernement turc.
Le gouvernement de la RDC sollicite, à cet effet, la diligence de l’ambassade de la République de Turquie pour la transmission de cette décision aux autorités turques compétentes. Le ministre des Affaires Etrangères et Intégration Régionale présente saisit cette occasion pour renouveler sa parfaite considération à l’Ambassade de Turquie à Kinshasa », indique la note verbale de She Okitundu, datée du 5 Mai 2018.
Dans certains pays africains comme le Niger, le Sénégal, le Soudan, la Somalie….les autorités ont accepté d’aider les officiels turcs dans leur vision de reprendre le contrôle des écoles Gúllen.
Par GKM