Sondage : l’opinion favorable au boycott des élections truquées
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Le discours prononcé jeudi 19 juillet dernier devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, sur l’état de la nation par le Président de la République continue de faire couler encre et salive au sein de l’opinion tant nationale qu’internationale.
Certains hommes et femmes membres de l’Opposition politique congolaise ont réagi en début de semaine à ce discours qui, visiblement, risque d’être considéré par certains observateurs comme une goûte d’eau de trop capable de faire déborder le vase, dans un pays comme la RD Congo déjà trop miné par des tensions sans pareil au monde.
En termes clairs, ces opposants au régime hors-mandat de Joseph Kabila ont promis de « faire obstacle à tout processus électoral basé sur la fraude ». Ils ont ainsi accrédité la thèse selon laquelle les caciques du pouvoir en place ont déjà tendu leurs pièges pour se maintenir au sommet de l’Etat et poursuivre leur politique de prédation et d’enrichissement illicite.
Pour sa part, Radio Okapi, une chaîne parrainée par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO), a eu le mérite de recueillir les avis et considérations de l’opinion sur cette déclaration inattendue, lors d’un sondage.
A la lumière des résultats de cette investigation, 87% de personnes interrogées, soit 2 204 sur un total de 2 531, ont affirmé que les membres de l’Opposition politique ont toutes les bonnes raisons de menacer de faire échec à un processus électoral où la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) impose la machine à voter qui est pourtant désapprouvée même par le Gouvernement de la Corée du Sud, où elle est fabriquée, sans compter les pièges enfouis dans la loi électorale et dans son annexe portant répartition des sièges.
Par contre, 10% d’enquêtés, soit 278, ont soutenu qu’à travers cette prise de position, les membres de l’Opposition politique ont prouvé qu’ils ne sont pas prêts pour les élections. Cette prise de position est fréquemment relayée par le régime en place qui, ragaillardi par le dispositif de fraudes généralisées qu’il a mis sur pieds, ne cesse d’accuser ses adversaires politiques de peureux, de paresseux. Il en est de même de 2% d’enquêtés, soit 63 interviewés, qui estiment que l’Opposition a tort de proférer pareilles menaces.
A vrai dire, le pays cher à Patrice-Emery Lumumba va mal. Les Congolais sont à la merci d’un pouvoir sans cœur, prêt à nuire de la manière la plus atroce. Il appartient donc à la communauté internationale de se mobiliser pour protéger le peuple en détresse et en danger d’extermination.
Par Asiyeshindwa