Début aujourd’hui du dépôt des candidatures pour la présidentielle et la députation nationale : Kabila toujours sans dauphin
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L’heure de vérité a sonné pour le Raïs dont les ambitions seront bientôt mises à nu. Du côté de l’Opposition, l’opinion attend que les candidats déclarés se manifestent aux différents BRTC
Par Stone
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) aborde, ce mercredi 25 juillet 2018, le dernier virage du processus électoral dont le point culminant est la présidentielle du 23 décembre 2018. C’est en effet, aujourd’hui, que différents candidats présidents de la République se manifestent officiellement en déposant leurs dossiers aux Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC). Cette période comprend 15 jours, soit du 25 juillet au 8 août.
Il s’agit d’un moment déterminant qui orientera l’opinion tant nationale qu’internationale sur l’avenir politique du président sortant, Joseph Kabila Kabange, fin mandat depuis le 19 défendre 2016 à minuit. Car, depuis des mois, voire des années, l’Opposition politique le soupçonne de monter des stratégies pour demeurer éternellement au pouvoir, alors que la Constitution le lui interdit.
Partira, partira pas ? On le saura donc d’ici deux semaines.
Du retour de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi
Acquitté à la Cour pénale internationale après dix ans de détention, le sénateur Jean-Pierre Bemba, plébiscité par le Mouvement de Libération du Congo (MLC) comme candidat président de la République, rentre à Kinshasa dans exactement une semaine, soit le 1er août prochain. Igwe profitera sans nul doute de ce retour pour déposer sa candidature à la magistrature suprême, comme il l’a fait en 2006 lors de premières élections.
Mais quant à Moïse Katumbi, après plusieurs rendez-vous manqués, ses proches viennent d’avancer une nouvelle date de son retour au pays. Sauf changement, le chairman du TP Mazembe foulera le sol congolais le 8 août 2018, dernier jour du dépôt des candidatures, conformément au calendrier de la Ceni.
Cette étape est donc cruciale pour le peuple congolais qui tourne principalement ses yeux vers le président sortant, Joseph Kabila, même s’il a toujours soutenu qu’il respectera la Constitution.
Ce qui est quelque peu anormal, Joseph Kabila n’a pas, jusque-là, désigné de dauphin. Et des Congolais le soupçonnent de vouloir se maintenir coûte que coûte. Car, du côté de l’Opposition, des personnalités se sont déjà manifestées à cet effet.
En plus, depuis des mois, de hauts cadres de la Majorité présidentielle entretiennent l’ambiguïté sur l’avenir du Raïs. Récemment, elle s’est appuyée sur la thèse d’un juriste, Cyrus Mirindi, selon qui « le compteur du nombre de mandat présidentiel a été remis à zéro après la réforme constitutionnelle de 2011 ». Cette réforme avait modifié le mode de scrutin, passant de deux à un tour. Evariste Boshab, Kinkiey Mulumba, se sont déjà prononcés dans le sens de voir le chef de l’Etat rempiler.
Appliquer l’accord, libérer les prisonniers politiques
Pour la Démocratie chrétienne (DC), parti cher à Eugène Diomi Ndongala, il faudra préalablement appliquer l’accord du 31 décembre 2016 dans son intégralité, avant d’aller aux élections. Ce qui n’est pas encore fait, car Eugène Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo, Gecoco Mulumba et autres continuent de croupir en prison. De même, Moïse Katumbi est toujours en exil. Tout ce monde risque d’être exclu du processus. Ce qui violerait l’esprit du compromis du Centre Interdiocésain.
Malgré tout, l’Opposition se dit prête pour les élections.
Mais elle pose des préalables, dont le retrait de Kabila, de la «machine à voter, et de 16 millions d’inscrits sans empreintes digitales sur les listes électorales.
Des candidats « inattendus »
A chaque année électorale, il existe une catégorie de candidats « inattendus » qui atterrissent toujours au pays pour tenter leur chance. Des noms tels qu’Oscar Kashala, Andeka Djamba Jean, François Nicéphore Kakese Malela… en disent quelque chose. Certains ne battent même pas campagne, mais s’évertuent à payer la caution de 100 000 $US. Or, comme, sans nul doute, le dauphin de Kabila aura le soutien de tous les kabilistes, l’idéal, pour l’Opposition, est aussi d’avoir un candidat commun.
La donne Monsengwo
Parmi les révélations de cette course à la présidentielle, on peut citer le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. L’homme ne s’est pas encore prononcé. Mais une structure chrétienne, regroupant dans son sein plusieurs associations, a jeté son dévolu sur ce prélat catholique à qui elle supplie de se porter candidat président de la République.
Une pétition est même initiée pour le contraindre à accepter de postuler, surtout qu’il a déjà dirigé, une fois, le parlement congolais. Jusqu’à présent, ni Monsengwo, ni la Commission épiscopale nationale du Congo ne s’est prononcé à cet effet.
Beaucoup de partis politiques estiment que si le cardinal est d’accord avec cette démarche, il s’agira d’une « candidature de haute facture », selon Molendo Sakombi, le N°1 de l’interfédéral de l’Union pour la nation congolaise (UNC)/Kinshasa. Bien des leaders pensent que Monsengwo peut dégager un consensus pour être le candidat que soutiendra toute l’Opposition.
D’autres langues parlent également du docteur Denis Mukwege comme présidentiable. Lui non plus ne s’est jamais manifesté.