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A l’occasion de la journée internationale contre la fistule : Ras-le-bol des femmes de Bukavu face à l’indifférence de l’Etat

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A l’occasion de la journée internationale contre la fistule : Ras-le-bol des femmes de Bukavu face à l’indifférence de l’Etat

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A l’occasion de la journée internationale contre la fistule, dont la célébration au Sud-Kivu s’est effectuée pour la quatrième année d’affilé, des femmes guéries de la fistule obstétricale ont voulu organiser une caravane motorisée, afin de faire entendre la voix de leur détresse.  Mais leur manifestation a été interdite par la mairie de la ville de Bukavu.

Le thème de cette journée est :  » Ne laissez personne derrière, engageons-nous pour l’élimination de la fistule obstétricale « . Ainsi, les femmes guéries de cette affection exigent de l’Etat une réelle implication, en vertu du pouvoir dont il jouit, afin d’attaquer efficacement cette pathologie.

Cette lutte passe par l’amélioration des conditions socio-sanitaire de la femme rurale et l’éradication des poches d’insécurité qui exposent les femmes à des pratiques inhumaines. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la fistule obstétricale, célébrée ce 23 mai 2018, les survivantes de ladite maladie sont sorties de leur silence, afin d’apporter  leur contribution pour l’éradication de ce fléau humiliant.

C’est dans l’enceinte de la Fondation Panzi que ces Congolaise ont manifesté leur ras-le-bol face à l’indifférence de  l’Etat face à la recrudescence de ce fléau tant à l’échelle provinciale que nationale. A travers le message qu’elles ont adressé au gouverneur de province, et dont la lecture a été faite devant la directrice de cabinet du ministre provincial de la Santé, ces femmes réclament aux pouvoirs publics  » de développer une politique de sécurité sanitaire en milieu rural « .

Elles considèrent que  » doter les localités les plus reculées des postes de santé on ne peut plus viable apportera une issue à cette problématique sanitaire permanente qui affecte la femme dans son intimité « .

Statistiques

Plus ou moins 6123 cas de fistules obstétricales ont été traités par l’hôpital général de Référence de Panzi depuis sa création, il y a 19 ans dans 53 zones de santé de 15 provinces de la RDC. Plus de 138 cas au cours de l’année 2017 et au plus ou moins 30 cas entre Janvier et Mars 2018.

Ces statistiques ont été révélées par le médecin directeur de l’hôpital de Panzi et le médecin chef de Zone d’Ibanda, le mercredi 23 Mai  au cours de la cérémonie marquant la célébration de la Journée Mondiale de lutte contre la Fistule célébrée pour la 4ième année en 2018.

Le Dr Denis Mukwege a fait état d’autres fistules qui ont pour origine les violences sexuelles.  » A ce siècle, on n’accepte plus d’avoir dans notre société des femmes qui sont en train de couler…l’heure est venue pour s’attaquer désormais à la racine profonde du mal  » a dit le Dr Mukwege.

Le médecin chef de Zone d’Ibanda souligne des défis auxquels est confronté  l’hôpital de Panzi qui représente la Zone de Santé d’Ibanda dans la lutte contre la maladie dont l’inaccessibilité  sur des sites de réparation, l’insécurité, l’absence des subventions du gouvernement.

Il a plaidé pour l’appui à l’hôpital de Panzi dans la lutte contre cette maladie qui est  » un problème de santé publique  » dans la province et particulièrement dans la Zone d’Ibanda, une zone d’un demi-million d’habitants environs.

La secrétaire exécutive de la Fondation Panzi a fait état de plus ou moins 40.000 femmes qui sont en attente de traitement sur toute l’étendue du pays. La fistule est une maladie qui occasionne  la communication anormale entre l’appareil génital et l’appareil urinaire qui fait que la femme perde des urines en permanence.

Par GKM

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