Dix ans après avoir introduit la requête devant la Haute Cour Militaire : A quand le redémarrage du procès « Coup d’Etat monté et manqué de 1975 » ?
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Le sénateur Raymond Omba parle d’une affaire politisée
A 80 ans, l’ex-colonel et sénateur Omba Pene Djunga Raymond continue à réclamer l’ouverture du procès « Coup d’Etat monté et manqué de 1975 », dix ans après avoir introduit sa requête devant la Haute Cour Militaire (HCM) pour réclamer la révision de l’arrêt du Conseil Général de Guerre.
Cet ancien secrétaire particulier du Président Mobutu et Directeur de la Sécurité avait été injustement condamné sans la preuve de son association avec les soi-disant conspirateurs, accusés par le régime de Mobutu d’être en intelligence avec les Etats-Unis d’Amériques pour attenter à sa vie de l’ancien président du Zaïre.
Seul rescapé des sept principaux condamnés, le sénateur Omba a introduit depuis 10 ans une requête en révision de l’arrêt du Conseil Général de Guerre, qui les avait condamnés, sans leur donner la possibilité de se défendre.
Sa requête, qui est la toute première en droit militaire congolais, en ce qui concerne la révision d’un arrêt rendu par une juridiction militaire, se fonde sur l’élément nouveau qui est l’aveu du lieutenant Kabamba, principale pièce maitresse du dossier, qui avait cité les généraux et civils dans ladite affaire, mais qui avait affirmé du haut de la tribune de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en 1992, avoir été manipulé par le Président Mobutu.
La question en révision de l’arrêt du Conseil général de Guerre est la première à être déposée à la Haute Cour Militaire, avant celle de Simon Kimbangu qui, elle, avait été traité en toute célérité. Depuis l’année passée, l’un des généraux condamnés dans la même affaire et qui s’était joint à la requête du Sénateur Omba comme intervenant a rendu l’âme sans qu’aucune justice ne leur soit rendu.
Une affaire politisée
A en croire le sénateur Omba, le retard enregistré dans le traitement de sa requête frise une manœuvre qui tend à politiser une affaire simple qui concerne les Congolais ayant servi la République et dont les biens, meubles et immeubles avaient été confisqués par des généraux dont certains en fonction aujourd’hui. Il s’agit là bien d’un problème majeur qui aiderait les Congolais à comprendre si réellement ces condamnés avaient organisé un coup d’Etat ou s’il s’agissait réellement d’un montage politique.
Selon lui, les biens confisqués n’avaient pas été tous restitués. Plusieurs personnes sont restées sans héritages simplement parce que les propriétés familiales avaient été réquisitionnées par les généraux ayant siégés soit au Conseil Général de Guerre, soit dans la composition du ministère public dirigé par le Général Likulia.
Manœuvre pour protéger les bourreaux
Quelles sont les craintes de la Haute Cour Militaire à examiner et à vider cette question du Colonel Omba ? Y a-t-il une relation entre les généraux ayant participé à la traque des 40 accusés du Coup d’Etat monté et manqué de 1975 et les magistrats de la Haute Cour Militaire ? Ce sont là les questions majeures que se pose le colonel Omba qui dit avoir utilisé les voies légales à la disposition de tout citoyen, en vue de réclamer la justice.
Curieusement, la principale raison avancée par la Haute Cour Militaire pour ne pas examiner sa requête reste l’indisponibilité des magistrats de la composition et cela depuis 10 ans. A ce point, la victime se demande s’il n’est pas possible de commissionner d’autres magistrats en vue d’apporter la lumière dans cette affaire.
Plus d’un observateur attribue le retard constaté dans l’examen du fond de la requête du sénateur Omba à une manœuvre pour protéger les bourreaux ayant confisqué jusqu’aujourd’hui les propriétés individuelles au nom de l’Etat congolais et qui se verraient si procès équitable il y a, dans l’obligation de rendre les maisons d’autrui et d’indemniser les victimes, ce qui serait pour eux une véritable mer à boire.
Par GKM