Projet budgétivore dans une période inappropriée : La construction d’une nouvelle aérogare pour $US 300 millions
Partager
Le président de la République a procédé, hier mercredi 2 mai 2018, au lancement de la construction d’une nouvelle aérogare pour l’aéroport international de N’Djili, à Kinshasa, la capitale de la RD Congo. Joseph Kabila a posé la première pierre pour un ouvrage de plus de 300 millions USD, dont le gouvernement congolais contribue à 40% et le reste du financement de l’ordre de 60% confié à une firme chinoise.
Ainsi, ce projet est considéré comme budgétivore pour une longue durée de plus de trois dans une période inappropriée, où le gouvernement doit travailler pour l’organisation des élections et l’amélioration du social. C’est un projet qui doit être normalement confié à un gouvernement qui sera mis en place à l’issue de prochaines élections prévues en décembre 2018.
Un énorme contrat
Dans une des ses éditions, le quotidien La Tempête des Tropiques avait même fustigé ce projet qui n’est pas prioritaire à l’heure actuelle, en ce moment que la Transco, qui est une société d’Etat de transport en commun, voit ses bus tomber en pannes sans être réhabilités. Et pourtant, les bus de la Transco rendent énormément service aux Kinoises et Kinois, surtout ceux qui habitent les parties périphériques de la capitale en emprunter ce moyen de transport.
Le charroi automobile de la Transco est en train de diminuer dans l’indifférence totale de ce gouvernement qui, par le biais de son ministère des Transports et Voies de Communication, vient de signer avec une banque chinoise « un énorme contrat » de plus de 300 millions USD pour la construction de ce nouveau terminal. C’est un projet qui va durer plus de trois ans et la RD Congo est obligée d’apporter une enveloppe de 40% sur l’ensemble du montant de l’ouvrage.
Des intérêts égoïstes
Ce qui n’a cessé d’étonner de nombreux observateurs avertis, quand on voit José Makila Sumanda préférer de plus en plus des projets budgétivores au détriment des projets prioritaires et proches des populations.
Le Vice-Premier ministre et ministre des Transports et Voies de communication a opté pour des projets qui ne cadrent pas avec les objectifs assignés, en ce moment, à son gouvernement, à savoir organiser les élections fixées au 23 décembre 2018 par la centrale électorale, et améliorer le social des Congolais. Surtout que Kinshasa dispose d’une aérogare qui peut continuer à servir en cette période.
On comprend vite qu’il y aurait des intérêts égoïstes dans cette affaire. Pour de nombreux spécialistes du secteur des transports, il y a plusieurs priorités en cette période qui peuvent intéresser le ministère des Transports et Voies de Communication. Ces projets ne demandent pas des grosses enveloppes, comme celle qui va être débloquée pour la construction de la nouvelle aérogare.
José Makila, qui s’est battu pour la protection des bus de la Transco lors des journées agitées, peut faire un tour dans les entrepôts de cette société de transport en commun pour constater le nombre de ces véhicules, pour le moment, immobilisés pour de petites pannes.
Cet ancien opposant à Joseph Kabila, qui a toujours soutenu être proche de la population, peut donc peser de tout son poids pour obtenir un fonds qui ne dépasserait pas 10 millions USD en vue de la réhabilitation des bus immobilisés et de l’achat de quelques nouveaux véhicules. Une façon de soulager des Kinois plongés dans de sérieuses difficultés de transport.
Un moment peu propice
Il est vrai que le projet de construction d’une aérogare moderne est important pour le pays. Mais le moment n’est pas bien indiqué. C’est au prochain gouvernement, qui sera élu démocratiquement, après de bonnes élections, que cette charge de construire cet ouvrage respectant les normes internationales sera confiée.
Le gouvernement de Bruno Tshibala dont fait partie José Makila a l’obligation seule de faciliter l’organisation les élections transparentes, crédibles et apaisées en RD Congo.
Par LKT