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A l’occasion d’un café-presse organisé par la Fondation Panzi : Les femmes leaders rurales du Sud-Kivu s’expriment !

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A l’occasion d’un café-presse organisé par la Fondation Panzi : Les femmes leaders rurales du Sud-Kivu s’expriment !

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Kinshasa appelé à mettre en place une politique nationale de transport, pour faciliter l’accès des produits agroalimentaires des pastoraux et des femmes

La Fondation Panzi a été présente à la foire commerciale sur l’Esplanade de l’ISP/Bukavu en commémoration de la célébration internationale des droits de la Femme. C’est dans ce cadre e que la parole a été donnée à cinq femmes rurales leaders lors d’un café presse que la Fondation Panzi a organisé au sein de son établissement. Ces personnes  venaient de Kavumu, Buniakiri, Kalehe, Walungu et Kabare.

Ces femmes leaders rurales ont partagé les défis et difficultés auxquelles elles se heurtent dans leur milieu, mais auxquels elles font face afin de se prendre en charge et d’essayer d’assurer un train de vie décent à leurs familles. Elles ont énoncé  un cahier des charges bien rempli.

Les milieux ruraux où vivent les femmes connaissent un problème de sécurité crucial. Elles ont fait état de la présence des groupes armés sévissant dans toute la province du Sud-Kivu, surtout dans les villages. Dans cette partie du pays, les femmes sont souvent victimes de violences sexuelles par ses groupes armés, mais également par des entreprises non identifiées qui agissent en toute impunité. « Certains groupes armés sont identifiés mais rien n’est mis en œuvre pour les arrêter. », martèlent-elles.

Souffrance économique

Elles ont relevé que les femmes rurales souffrent également d’un point de vue économique. Elles ont révélé le problème de la manipulation des deux devises utilisées au Congo (le dollar américain et le franc congolais), qui n’est pas à leur avantage du fait de l’instabilité du taux de change.  En effet, tous les services et produits manufacturés se paient en dollars américains ainsi que les grosses dépenses liées à la maison mais la vente des récoltes se fait en francs congolais, ce qui représente une perte importante dans la transaction.

De plus, elles manquent de fonds de démarrage pour celles qui souhaiteraient travailler dans des regroupements économiques. Elles accusent le manque de politiques nationales et provinciales d’accès à la femme rurale au crédit et au capital.

Le délabrement des routes freine le développement

L’accessibilité est aussi une grande difficulté relevée par les femmes rurales leaders. L’état de délabrement avancé des routes les empêche de se rendre dans les centres où elles pourraient écouler facilement leurs marchandises. Conséquence : ces femmes restent dans leur milieu, baissent les prix de vente de leurs produits et accusent des pertes en nature car il n’y a pas assez de clients pour acheter ces produits. Elles évoquent également les barrières routières et la multiplicité et l’irrégularité des taxes qui découragent les commerçantes.

L’accès à la justice est aussi un obstacle au développement de la femme rurale. Elles n’ont pas les moyens d’intenter des actions en justice, elles ignorent les textes de loi nationaux ou internationaux, les auteurs de crimes envers les femmes restent souvent en liberté du fait du manque d’infrastructures judiciaires compétentes pour les juger. Les femmes leaders intervenant lors de ce café presse n’ont pas manqué de dénoncer la discrimination dont la femme est souvent victime de la part de sa propre famille, de son propre mari, de la société.

 « Certains maris ne permettent pas à leur femme de jouir du fruit de leur production. Il y a un mépris des initiatives des femmes à tous les niveaux », ont –t- elles noté.  Elles évoquent la précocité du mariage, l’abandon du foyer par le mari ainsi que les coups, les blessures volontaires mais aussi la difficulté d’accès pour la femme rurale à accéder à un poste de direction.

Un cahier des charges bien expliqué

Après avoir présenté toutes les difficultés et les obstacles de la femme en milieu rurale, les invitées du jour ont formulé des recommandations à l’encontre du gouvernement de la République Démocratique du Congo.
Elles ont plaidé pour le rétablissement des routes nationales.

Kinshasa est appelé à mettre en place une politique nationale de transport afin de faciliter l’accès des produits agroalimentaires des pastoraux et des femmes. L’exécutif national est prié à s’impliquer pour le rétablissement de la sécurité dans les milieux ruraux et neutraliser les groupes armés qui sèment l’insécurité sur les routes et dans les villages.

Le gouvernement est invité à mettre en pratique tous les textes légaux qui protègent les droits de la femme notamment l’égalité et l’équité le respect de la constitution en son article 14. , le nouveau code de la famille, la résolution 1325 sur le plan international et le protocole de Maputo en ses articles 14 et suivants sur le plan régional.

Mais veiller à supprimer toutes les barrières routières dans certaines localités comme Bunyakiri, qui constitue une source de rançonnement de la femme rurale, veiller à la suppression de certaines taxes illégales qui frustrent et freinent le développement de la femme rurale. Mais aussi prendre des mesures qui s’imposent pour restaurer la paix dans tous les coins et recoins de la province du Sud-Kivu et à travers le pays.

Ces femmes leaders rurales ont  achevé leur intervention en remerciant le Dr Denis Mukwege, qui, à travers la Fondation Panzi les appuie, les soutient et leur accorde sa confiance afin de changer les mentalités et de changer le pays. C’est ce que souligne souvent le Dr Mukwege lorsqu’il dit que « le peuple congolais peut sortir de son état de paupérisation, mais il a besoin de jouir des conditions minimales susceptibles de stimuler les initiatives locales, de les canaliser et de les réaliser pour le bien commun ».

Par GKM

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