Inter clubs de la CAF : Quand les Verts de la RDC broient du noir !
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De quatre clubs de la République démocratique du Congo engagés aux seizièmes de finale des compétitions interclubs de la Confédération africaine de football, un seulement a franchi ce cap au terme de la manche retour disputée le week-end dernier. Il s’agit du Tout Puissant Mazembe de Lubumbashi qui s’est qualifié par césarienne à Beira au Mozambique.
Le club noir et blanc de la capitale du cuivre qui avait pourtant bien entamé la compétition sur une victoire de 4 buts à 0 à domicile, s’est fait peur en déplacement. Heureusement que l’équipe de Pamphile Mihayo n’est tombée que sur la marque de 0-3 au pays de Samora Machel. Ce qui lui a permis garder la petite avance de 1 but et de se hisser à la première phase des groupes.
V. Club: défaut de finition, une expérience hasardeuse au finish dangereuse
Le week-end s’est néanmoins avéré négatif pour les Verts. Les Dauphins noirs n’ont pas réussi à remonter le petit écart de un but enregistré au Maroc en première manche des 16èmes de finale. Ils n’ont pas été capables de battre la formation de Difaâ Hassani El Jadida au stade des Martyrs devant une masse de supporters acquis à leur cause. La grande tare de la troupe de Jean-Florent Ibenge Ikwangi s’est dévoilée au grand public :
le manque de finition de sa ligne offensive. V. Club a marqué deux buts et en a encaissé autant. Au grand plaisir des Marocains qui ont égalisé par deux fois. Ce défaut avait déjà été remarqué à la phase des groupes de la Ligue nationale de football.
Le club vert et noir ne compte que sur un seul joueur en attaque pour se tirer d’affaire : Jean-Marc Makusu Mundele qui a regagné l’équipe il n’y a pas très longtemps, de retour d’une expérience au championnat égyptien. Les deux buts véclubiens de dimanche portent évidemment sa griffe.
A cela s’ajoute le goût de l’entraîneur aux combinaisons hasardeuses. Ghonda, bien que très offensif, est un défenseur latéral. Pouvait-il assumer la tâche d’ailier gauche dans un match aussi capital alors que Chadrack Muzungu, l’ailier gauche patenté, gardait le banc ? La conséquence est qu’il a envoyé dans les airs tous les caviars lui expédiés par Jésus Moloko Ducapel, l’ailier droit aux allures d’un certain Bolasie.
A tort celui qui croit toujours avoir raison. V. Club en a fait les frais à la Ligue des champions. Mais, Ibenge ne porte pas seul la responsabilité de l’inefficacité de la machine offensive de l’équipe. Il y a aussi la politique des transferts des joueurs du club. Il suffit qu’un attaquant brille pour qu’il soit vite transféré. Et cela nonobstant les ambitions du club et la période de la saison durant laquelle la transaction intervient.
Pourquoi a-t-on laissé partir le renard de surface Tady Agiti Etekiama, le meilleur buteur de V. Club à la phase des groupes de la Linafoot, alors que le club avait besoin de lui pour sa campagne africaine ? Surtout que l’équipe souffrait d’une carence avérée de finisseurs.
On remarquera aussi que la politique de recrutement des Vert-noir ne cible pas convenablement le réseau offensif où le besoin n’a jamais été convenablement satisfait. Aux jeunes et prometteurs talents, il est souvent préféré de vieilles chaussettes qui ont leur avenir derrière eux. Cette attitude se conjugue au pluriel chez les » Bana Mbongo « .
L’argent ne fait pas le bonheur au DCMP
Avant l’entame de la Coupe de la Confédération, les signes intérieurs de la débâcle se sont fait remarquer au sein du Daring Club Motema Pembe. Conflits de pouvoir entre dirigeants, bagarre pour la répartition de la cagnotte dévolue au club, arrestations et tutti quanti. En plus, beaucoup de distraction à la veille de l’entrée du club vert-blanc de la capitale en compétition de la CAF après une demi-décennie d’absence sur la scène africaine.
Alors que l’heure était à la concentration, des festivités commémoratives des 82 ans d’existence de l’équipe ont été organisées. Pendant que les joueurs réclamaient leurs salaires. L’argent a été un mauvais maître pour les Immaculés. Et, ils sont allés en Afrique dans une unité de façade. Ils ne pouvaient pas être imbattables.
Désunis, les » Bana Dora » ont aussi souffert du complexe de supériorité de leur staff technique. A la base, un parcours sans défaite à la phase des groupes du championnat de la Ligue nationale de football assorti d’une victoire sur l’AS V. Club, le rival atavique. Otis N’goma a cru alors avoir maîtrisé la saison, négligeant la rigueur dans le travail qui avait caractérisé ses débuts dans la maison imanienne. D’autant plus que le technicien s’était mué en homme d’affaires cherchant du bénéfice sur tous les coups.
Le classement, dit-on, n’était plus constitué sur base de la forme du joueur. Otis N’goma pour qui » un derby ne se joue pas mais se gagne » a été rattrapé par la jeunesse de l’âge et de la technique de Desportivo Niefang de Guinée-Equatoriale. A domicile comme en déplacement. Conséquence, le retour en Afrique de DC Motema Pembe n’a duré que 180 minutes.
Maniema Union, l’arme à la main.
L’Association sportive Maniema Union, l’autre représentant de la République démocratique du Congo à la Coupe de la Confédération, est tombée l’arme à la main. Dimanche dernier à Alger, les Vert-noir de Kindu ont partagé avec l’Union sportive Médina sur la marque de 1 but partout.
Un résultat surprenant eu égard au score enregistré au match aller au stade Joseph Kabila Kabange, quand les poulains de l’entraîneur Lokose Epangala ont dû encaisser deux buts en première mi-temps avant de rétablir l’équilibre en seconde période. Malgré son élimination, la formation de la province du Maniema a présenté la deuxième meilleure prestation des clubs congolais en seizièmes de finale en compétitions interclubs de la CAF.
L’équipe est capable de mieux la saison prochaine. Si,et seulement si, ses dirigeants lui prêtent vie. En attendant, la RDC poursuit le parcours africain avec l’inévitable Tout Puissant Mazembe de Lubumbashi en Ligue des Champions et l’Association sportive V. Club en phase de cadrage de la Coupe de la Confédération.
Par JC Lomboto