Enquête sur le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp au Kasaï : L’ONU, les USA, la Suède appelés à redoubler d’efforts
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Cet appel vient d’être réitéré par la directrice de Human Rigths Watch pour l’Afrique centrale, en marge du 1er anniversaire de la mort des deux experts onusiens, afin de faire éclater la vérité sur cette affaire
Ida Sawyer, la directrice en charge de l’Afrique centrale à Human Rigthts Watch(HRW), exhorte les Nations Unies, les USA , la Suède et les autorités congolaises Kinshasa à redoubler d’efforts pour faire éclater la vérité sur la mort de deux experts de l’ONU tués en RDC, au Kasaï, sur l’axe Bukonde –Tshimbulu. Un appel qui intervient un an après le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp.
« Un an plus tard, recherche de vérité+justice pour l’assassinat des experts de l’ONU, Zaida Catalán et Michael Sharp continue. En leur mémoire+pour toutes victimes de crimes atroces au Kasaï, l’ONU, USA, Suède, RDC devraient redoubler efforts pour assurer que commanditaires soient tenus responsables », tance Ida Sawyer sur son compte twiter.
Les deux experts de l’ONU ont été tués pendant qu’ils enquêtaient sur des violations des droits humains au Kasaï, note Amnesty international. « Nous honorons leur sacrifice et rappelons l’amour qu’ils avaient pour la RDC et son peuple », écrit l’ONG britannique dans un hastag.
Il y a un an que deux experts des Nations unies, l’Etasunien Michael J. Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, ont été sauvagement assassinés non loin de Bunkonde dans la province dans du Kasaï-Central, en pleine insurrection des adeptes du chef Kamuina Nsapu.
Un procès inachevé
Alors que les corps des deux experts onusiens ont été retrouvés, leurs accompagnateurs congolais, notamment Betu Tshintela, Isaac Kabuayi et Pascal Nzala sont toujours portés disparus. Le procès a été ouvert le 5 juin 2017, les audiences ont été suspendues depuis le 22 octobre.
Le secrétaire général de l’ONU a d’abord nommé un comité d’enquête qui a rendu un premier rapport, puis un procureur canadien et des experts pour suivre cette procédure congolaise. « Nous pensons que ceux qui sont derrière l’assassinat de Zaida et Michael, ce sont ceux qui tuent au Kasaï, affirme la mère de Zaida Catalan, Maria Morseby, jointe par nos confrères de RFI. Nous espérons que les auteurs de ces violences seront arrêtés et que l’impunité prendra fin.
On le croit parce qu’ils étaient en train d’enquêter sur ces atrocités, des crimes de guerre et ils étaient les enquêteurs derrière les sanctions. Nous pensons qu’ils ont pu faire peur à certaines personnes qui commettent ces atrocités. » , tance Maria Morseby.
Selon la version soutenue par les autorités congolaises,les miliciens Kamuina Nsapu seraient à l’origine de ce double assassinat. Un scénario également retenu par un comité d’enquête de l’ONU. Les deux experts seraient tombés sur des villageois, miliciens depuis quelques mois, qui les auraient dépouillés, détenus pendant des heures avant de se décider à les tuer.
Le gouvernement congolais a été le premier à annoncer la mort de deux experts des Nations Unies. Deux semaines après le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp, la MONUSCO avait retrouvé les corps des deux experts. La ministre suédoise des Affaires étrangères a déjà déclaré qu’elle serait prête à soutenir un nouveau mécanisme d’enquête internationale si toute la lumière n’était pas faite.
Quant à l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, elle avait interpellé le chef de la diplomatie congolaise, lui demandant ce que le président Joseph Kabila avait fait de la liste de suspects qu’elle lui avait remise personnellement lors de sa visite à Kinshasa, sans donner plus de précisions.
Par GKM