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Avec l’appui de l’UNICEF : Le PRONANUT recommande des interventions à haut impact pour vaincre la malnutrition chronique en RDC

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Avec l’appui de l’UNICEF : Le PRONANUT recommande des interventions à haut impact pour vaincre la malnutrition chronique en RDC

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Parmi ces interventions il y a l’allaitement maternel exclusif du nouveau-né pendant  6 mois et la supplémentation en fer et en acide folique des femmes enceintes

La malnutrition chronique ou le retard de croissance est un véritable problème de santé publique en RDC. Selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) menée en RDC en 2013-2014, la malnutrition chronique affecte au moins 43% d’enfants de moins de 5 ans, soit 6 millions d’enfants de cette tranche d’âge. La même source renseigne que dans ce pays au moins 8% d’enfants de moins de 5 ans (2 millions) souffrent de malnutrition aigue dont 3% sous une forme sévère.

Que faut-il alors faire pour inverser la tendance de la malnutrition chronique qui a un impact négatif sur le développement socio-économique en RDC ? Pour répondre à cette question, « La Tempête des Tropiques » a abordé récemment deux acteurs engagés dans la lutte contre la malnutrition en RDC.

Il s’agit du Dr Annie Mitelezi, administratrice chargée de la nutrition au bureau du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en RDC et du Dr Toussaint Tusuku, chef de division chargé des interventions au Programme National de Nutrition (PRONANUT).
Les deux nutritionnistes expliquent qu’il existe des interventions à haut impact qu’il faudra mener durant les 1.000 premiers jours de la vie de l’enfant, une période qui va du début de la grossesse jusqu’à ce que l’enfant atteigne deux ans.

Si la malnutrition chronique s’installe, C’est pendant cette période qu’on peut la traiter et récupérer l’enfant qui en souffre. Si on dépasse l’âge de 2 ans sans intervenir, la malnutrition chronique devient irréversible avec des séquelles pour toute la vie (coefficient intellectuel inférieur et rendement physique faible).

Pourquoi insiste-t-on sur les 1.000 premiers jours de la vie de l’enfant ? Selon le Dr Annie Mitelezi, c’est une période au cours de laquelle le cerveau de l’enfant se forme, se constitue. La formation du cerveau s’arrête à deux ans. Si le coefficient intellectuel n’est pas bien formé jusqu’à l’âge de 2 ans, cette personne aura un rendement intellectuel et physique faible à l’âge adulte et ne sera pas utile au pays.

Ce qu’il faut faire pour prévenir et combattre la malnutrition chronique

Les interventions à haut impact sont notamment l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, ANJE en sigle, et les pratiques familiales essentielles. Le Dr Tusuku du PRONANUT explique que tout commence par la femme enceinte. Lorsqu’une femme est enceinte, dit-il, elle doit observer les pratiques suivantes: prendre chaque jour un repas supplémentaire par rapport à son régime alimentaire habituel pour faciliter le développement de l’enfant; dormir sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide pour prévenir le paludisme ; aller régulièrement à la consultation prénatale (CPN) pour un bon suivi de la grossesse et un pronostic de l’accouchement ; prendre le fer et l’acide folique pendant 4 mois avant l’accouchement ; boire beaucoup d’eau et éviter l’alcool, le tabac et les travaux durs. La femme qui vient d’accoucher, soutient le Dr Tusuku, doit mettre son bébé au sein dans l’heure qui suit l’accouchement pour que l’enfant bénéficie du premier lait maternel (colostrum) qui est jaunâtre et qui protège l’enfant contre les infections.

Ce premier lait est considéré comme le premier vaccin qu’on administre à l’enfant. Cet enfant doit prendre uniquement le lait maternel pendant 6 mois. La maman doit amener l’enfant chaque mois à la consultation préscolaire ((CPS) appelée actuellement CPS redynamisée. C’est lors des CPS que la maman bénéficie des conseils spécifiques pour la bonne croissance de son enfant.

Après l’âge de 6 mois, le lait maternel ne suffit plus, affirme ce nutritionniste. L’enfant doit bénéficier d’une alimentation complémentaire appelée « Alimentation de complément à 4 étoiles ». C’est un mélange d’aliments riches qui apportent à l’enfant le nécessaire pour sa croissance.

Le Dr Tusuku affirme que lorsqu’une femme qui était enceinte devient une femme allaitante après l’accouchement, elle doit observer ce qui suit : prendre deux repas supplémentaires par rapport à son régime d’avant la grossesse ; continuer à prendre le fer et l’acide folique pendant trois mois après l’accouchement ; boire beaucoup d’eau et avoir une alimentation avec beaucoup de potage, beaucoup de fruits, beaucoup de légumes ; éviter le tabac et la drogue ; consommer de l’eau potable et avoir des latrines hygiéniques ; respecter les rendez-vous des consultations préscolaires.

L’appui de l’UNICEF

Le ministère de la Santé à travers le PRONANUT met en œuvre cette stratégie de lutte contre la malnutrition chronique avec l’appui des partenaires dont l’UNICEF. Selon le Dr Annie Mitelezi, l’UNICEF appuie le PRONANUT à édicter les normes pour appliquer ces interventions à haut impact à travers les structures de santé et dans la communauté.

Il y a les consultations prénatales (CPN) et les consultations préscolaires (CPS) au cours desquelles les interventions à haut impact sont recommandées aux mères. L’UNICEF, a encore affirmé le Dr Mitelezi, appuie le ministère de la Santé dans la formation des prestataires qui apprennent à accompagner les parents pour une bonne nutrition de leurs enfants. Cette agence de l’ONU met à leur disposition des matériels tout comme des outils, y compris le financement pour organiser ces formations et pour élaborer les documents normatifs.

Par Norbert TAMBWE

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