Dans une conférence organisée au Collège Alfajiri de Bukavu : Les intellectuels congolais interpellés face à la crise qui déchire le pays !
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L’amphithéâtre du Collège Alfajiri, à Bukavu , chef-lieu de la province du Sud-Kivu, a abrité une conférence ayant pour thème « La responsabilité de l’intellectuel face au péril de la nation congolaise ». L’organisation de cet événement a bénéficié de l’appui financier de la Fondation Panzi. D’éminents professeurs y étaient aussi invités pour s’exprimer.
Suite à la première conférence des intellectuels à Kinshasa, le Dr Denis Mukwege s’était exprimé sur la classe dominante de la RDC lors d’une restitution. Au cours de cette rencontre, il demandé aux intellectuels congolais de parler, de ne pas garder silence face aux atrocités, à la misère, à la souffrance de leurs concitoyens.
« Que faisons-nous de ce qui se passe à Kinshasa avec l’assassinat de Rossy Mukendi tué à l’arme à feu à bout portant et ou les grenades lancées en plein marché chez Kotecha ici à Bukavu » a dit le Dr Mukwege dans son intervention lors dans la conférence sur « la responsabilité de l’intellectuel face au péril de la nation congolaise » organisé dans l’amphithéâtre du collège Alfajiri à Bukavu.
Il a regretté de constater que l’intellectuel congolais garde silence face aux diverses crises actuelles que traverse le pays comme les massacres contenus dans le rapport mapping de l’ONU, la situation des massacres de Beni, du Kasai, alors que la « nécessité d’une pensée neuve et critique sur les transformations en cours dans le pays n’a jamais été aussi impérieuse qu’en ce temps de crise et de blocage ». Une pensée neuve déjà en cours avec selon lui en citant « son frère et son cher ami Thierry NLandu » du comité Laic de coordination(CLC).
« L’opportunisme, l’arrivisme, nos écrits ne font qu’énoncer des théories sur l’homme en général, et de ce fait ne tiennent pas compte forcément du réel quotidien auquel les concitoyens se trouvent confrontés : la misère matérielle, l’inaccessibilité aux soins, le chômage, les guerres, etc. Nous sommes tentés de dire qu’au fond, les écrits des intellectuels ne cessent de justifier et de perpétuer des comportements immoraux et socioéconomiques de la dictature. L’intellectuel congolais est au service de la classe dominante », a –t-il dit.
«Les citoyens, les forces sociales et oppositionnelles que sont les intellectuels, sont devenues dans ce pays, des « associés » réconciliés avec le système. On a du mal à savoir si on est de l’opposition ou du pouvoir », regrette le Dr Denis Mukwege.
L’intervention de Denis Mukwege a été la première d’une série d’interventions de différents professeurs venus de différentes institutions universitaires sur l’ensemble de la RDC. Etaient présents aux côtés de Denis Mukwege, le professeur Jacques Djoli, le professeur Alphonse Maindo, les professeurs Arnold Nyaluma, Kennedy Kihangi, André Mbata, etc.
Elle fait suite au colloque organisé au centre CEPAS à Kinshasa. Comme à la première conférence, un appel solennel des intellectuels à l’engagement pour un Etat de droit sera lancé.
Par GKM