26 janvier 2001 – 26 janvier 2018, Joseph Kabila : 17 ans aux allures autoritaires
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Le pays se trouve dans une situation de chaos. Le peuple qui en a marre de la souffrance ne compte plus que sur la détermination de l’Eglise catholique et du Comité laïc de coordination (CLC) pour opérer le changement au sommet de l’Etat
26 janvier 2001 – 26 janvier 2018, Joseph Kabila totalise aujourd’hui 17 ans de règne en République démocratique du Congo (RDC). Personne ne lui aurait donné la chance de gouverner pendant autant d’années, vu qu’il n’était pas encore politiquement mature.
17 ans depuis qu’il a prêté, pour la première fois, serment devant le peuple congolais, en tant que président de la République, dix jours seulement après la mort de son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001 au Palais de marbre.
Alors qu’il n’avait que 29 ans, Kabila a promis de mettre fin à la guerre en République démocratique du Congo, un pays émietté à l’époque par des rébellions, dont le MLC de Jean-Pierre Bemba au Nord, le RCD à l’Est, et d’autres encore à l’instar du RCDN de Roger Lumbala et le RCD/K-ML d’Antipas Mbusa Nyamwisi.
Contestation
C’est ainsi qu’il y a eu les négociations de Sun-City, en Afrique du Sud, qui ont mis autour d’une table tous les belligérants. C’est ainsi qu’est née la transition 1+4 qui a duré de 2003 à 2006. Au terme de cette période, la République démocratique du Congo, sous Joseph Kabila, a organisé ses premières élections dites démocratiques et transparentes, remportées par le » Raïs « , candidat à sa propre succession.
Pourtant, à sa prise de pouvoir au lendemain de l’assassinat de son père, il avait annoncé qu’il ramènerait la paix en RDC et conduirait le pays aux élections auxquelles il ne participerait pas. Après ces élections de 2006, Kabila et Bemba se sont affrontés en pleine capitale Kinshasa. Le leader du MLC s’est retrouvé en exil en Europe quelques jours plus tard, avant de se faire arrêter et écrouer à la Cour pénale internationale (CPI) pour des faits commis en République centrafricaine entre 2001 et 2003.
En 2011, Joseph Kabila a organisé les deuxièmes élections, lui-même candidat à sa propre succession. Cette fois-là, il bat Etienne Tshisekedi, leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Ce dernier conteste les résultats, et s’autoproclame président de la République, prêtant ainsi serment le 23 décembre 2011, deux jours après Kabila qui l’a fait le 21 du même mois.
C’est le début de la crise de légitimité qui perdure jusqu’aujourd’hui. En 2012, l’UDPS exige un dialogue pour dénouer la situation, mais la Majorité présidentielle ne l’entendait pas de cette oreille. » Nous ne pouvons plus aller de conciliabules en conciliabules. Que celui qui veut accéder u pouvoir attende les élections en 2016 pour les remporter « , a répondu Lambert Mende lors d’une conférence de presse à l’époque.
Finalement, les fameuses élections ne se sont plus tenues, comme l’exige la Constitution, en 2016. Le dialogue était, de ce fait, inévitable. Il y a eu l’accord du 18 octobre, celui di 31 décembre, et à voir les gesticulations des acteurs politiques, on tend encore vers d’autres négociations.
Marches pacifiques
Entre-temps, l’Eglise catholique augmente la pression pour pousser le pouvoir à la porte de sortie. Des marches pacifiques sont organisées régulièrement, et réprimées dans le sang par le pouvoir en place. Ce, malgré que la Commission électorale nationale indépendante a annoncé, depuis le 5 novembre 2017, la tenue de la présidentielle au 23 décembre 2018.
Kabila totalise 17 ans au pouvoir dans un climat de chaos. Même la communauté internationale lui demande de quitter le pouvoir en cette année 2018, conformément au calendrier de la Ceni. Le peuple qui en a marre de la souffrance lui imposé par ses dirigeants assoiffés d’argent, ne compte plus que sur la détermination de l’Eglise catholique et du Comité laïc de coordination (CLC) pour opérer le changement au sommet de l’Etat et instaurer un nouvel ordre politique.
Par LM