Le cardinal Monsengwo vilipendé par des « médiocres » : Ce, sous l’œil et la barbe du Csac
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Le 2 janvier 2018, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de la ville de Kinshasa, a effectué une importante sortie médiatique pour réagir au traitement infligé à l’Eglise et ses fidèles par les forces de l’ordre lors de la marche pacifique organisée par le Comité Laïc Catholique (CLC) sur l’ensemble du territoire national.
Dans son intervention plus ou moins musclée, le cardinal n’a pas mâché les mots pour dénoncer le comportement affiché par des hommes en uniforme qui ont usé de grenades lacrymogènes dans l’enceinte de certaines paroisses, voire en pleine messe, malmenant ainsi les fidèles et autres prêtres et abbés non armés. Les uns ont été interpellés, les autres bastonnés, sans compter des fouilles systématiques pour arracher argent, téléphones et autres biens de valeur.
En outre, Laurent-Monsengwo a demandé aux « dirigeants médiocres » de « dégager ». Mais il n’a cité le nom de personne, que ce soit dans la Majorité, la société civile que dans l’Opposition. Immédiatement, le 3 janvier, soit quelques heures après, des réactions ont commencé à fuser de partout pour s’attaquer à l’archevêque de Kinshasa qui, pourtant, n’a indexé personne comme « médiocre ».
Le porte-parole du gouvernement a convoqué un point de presse pour tenir des propos insultants, discourtois et injurieux à l’endroit du cardinal qu’il a accusé de « descendre dans les caniveaux ».
Après ce membre du gouvernement, d’autres personnalités et autres « communicateurs » de la Mouvance ont pris d’assaut les médias tant publics que privés, sans aucun respect, pour insulter, à leur tour, le premier catholique congolais.
Ce, sous l’œil et la barbe du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) qui assiste impuissant à cette gravité. Même des « opposants » membres du gouvernement, proches de la Majorité, deviennent du coup des ennemis du cardinal et de l’Eglise catholique.
Les observateurs déduisent que tous ceux qui se sont attaqués au cardinal après son intervention, se reconnaissent dans la catégorie des « médiocres » à laquelle il a fait allusion. Ainsi, concluent-ils, ils doivent « dégager », comme l’a demandé l’ancien président de la Conférence nationale souveraine que le pouvoir accuse de rouler pour l’Opposition, « avec un accent de combattant ».
Par LM