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Marche du 30 novembre: 1 mort, 237 arrestations, 78 blessés

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Marche du 30 novembre: 1 mort, 237 arrestations, 78 blessés

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L’Acaj qui dresse ce bilan, a répertorié des cas d’interpellations, d’enlèvements et d’autres actions de restriction de liberté de manifestation commis à travers l’ensemble du territoire national

Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), a tenu un point de presse ce vendredi 1er décembre 2017, occasion pour lui de donner le bilan de la manifestation du Rassop (Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement) du 30 novembre dernier, en termes d’interpellations, enlèvements et autres blessés.

Dans son communiqué, l’Acaj «condamne la répression répétée des manifestations» et demande «aux autorités de la RDC d’y mettre fin car le droit de manifester est garanti par la Constitution de la RDC». Pour Georges Kapiamba, «Les militaires et policiers ont fait l’usage excessif de gaz lacrymogènes et des armes à alles réelles contre des manifestants», allant même jusqu’à poursuivre ceux d’entre eux qui «s’étaient réfugiés dans des résidences des particuliers.»
L’ONGD fait également état de témoignages de tortures et de mauvais traitements, en particulier envers des femmes. «Les manifestants arrêtés et libérés ont rapporté à l’ACAJ qu’ils ont été soit torturés, soit soumis à de mauvais traitements, en particulier les femmes à Kinshasa et à Bukavu. Leur argent, téléphones et pièces d’identité ont été extorqués», rapporte-t-elle.

Ce bilan, convient-il de rappeler, intervient deux semaines après les manifestations des mouvements citoyens qui ont tenté d’exprimer, le 15 novembre dernier, leur ras-le-bol contre la prolongation du mandat de Joseph Kabila et leur désaccord sur le calendrier électoral publié récemment par la CENI.

Très actif dans la partie Est de la capitale, principalement dans la commune de Masina, le mouvement « Esili » ( Ça suffit !), est toujours sans nouvelle de ses leaders appréhendés par la police, notamment Marc Livuli, Gillchrist Kaleka Bukasa, Kitesi Munanga Honew( principal financier de l’organisation ), etc.

En conclusion, l’ACAJ «recommande au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la Monusco et au Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (Bcnudh) d’informer le Conseil de Sécurité des actes de rétrécissement de l’espace des libertés publiques posés par certains responsables de la RDC».

Des résidences des leaders politiques assiégées

Pour empêcher ces manifestations, les autorités ont déployé plusieurs forces de sécurité et de défense et font assiéger des résidences de certains leaders de l’opposition et des bureaux de leurs partis. Tels étaient les cas à la résidence du Président du Rassop, M. Felix Tshisekedi à Kinshasa ; de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’UNAFEC à Lubumbashi.

Toujours selon l’Acaj, des militaires et policiers ont fait l’usage excessif de gaz lacrymogène et des armes à balles réelles contre des manifestants regroupés et même ceux qui s’étaient refugiés dans des résidences des particuliers. Ils se sont introduits sur les cités universitaires de l’UNIKIN et tiré sur tout attroupement d’étudiants. Plusieurs d’entre eux ont été blessés dont un atteint par une balle à la tête.

Plusieurs bureaux des partis politiques ont été assiégés notamment à Kinshasa, Kindu, Kananga, Mbuji-Mayi et Lubumbashi et des militants qui s’y trouvaient arrêtés brutalement.  Les manifestants arrêtés et libérés ont rapporté à l’Acaj qu’ils ont été soit torturés, soit soumis à des mauvais traitements, en particulier les femmes à Kinshasa et à Bukavu. Leur argent, téléphones et pièces d’identité ont été extorqués.

Le bilan se présente à ce jour comme suit :

à Bukavu, 17 blessés dont 12 femmes ; à Butembo, un mort, 15 blessés dont 8 graves et 4 militants Lucha détenus privés de manger et boire ; à l’Ile d’ Idjwi au Sud-Kivu : 8 manifestants ont été arrêtés, puis libérés; à Kamina, 4 membres de l’UDPS dont le président fédéral M. Djeny GALU détenus et 7 blessés graves; à Kindu, 33 manifestants de 34 arrêtés ont été libérés. Il y reste un détenu qui répondant au nom de M. LEANI RASHIDI pour avoir pris des photos  de la manifestation; à Kananga :

Une vingtaine de manifestants ont été blessés par balles dont Denis Mukongo, président fédéral du parti MR et le président de jeunes du même parti ; à Mbuji-Mayi, 39 manifestants arrêtés dont 35 libérés; et 4 qui sont tous membres de Lucha restent en détention ; à Kasindi, 13 militants Lucha détenus ; à Kyavinyonge, un manifestant est en détention; à Mbandaka, 32 manifestants sont en détention; à Kinshasa, après la libération de MM.

Jean-Marc KABUND (UDPS), Martin FAYULU (ECIDE), Bertrand EWANGA (FCR), Aimé NZUZI (SGA de la DC) …, et il y restent une centaine de personnes restent détenues dans différents cachots de la police et des services de sécurité civils et militaires.

L’Acaj exige la libération sans condition de toutes les personnes détenues et la restitution des effets personnels extorqués, exige en outre une enquête judiciaire indépendante, impartiale et exhaustive sur toutes les répressions des manifestations et des poursuites judiciaires contre les responsables de la police et des services de sécurité qui ont violé les droits fondamentaux de citoyen.

L’Ongdh recommande au Représentant Spécial du Secrétaire Général des nations Unies et Chef de la Monusco et au Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) d’informer le Conseil de Sécurité des actes de rétrécissement de l’espace des libertés publiques posés par certains responsables de la RDC, en tant qu’obstacles majeurs au processus électoral et de décrispation politique, et de la nécessité à leur appliquer des sanctions ciblées.

Par LM

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