Processus électoral en RDC : La CENCO attend de Kabila une position claire
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La Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO) a, après l’assemblée plénière tenue du 22 au 24 novembre 2017, fixé l’opinion sur sa prise de position par rapport aux enjeux politico-électorales de l’après 31 décembre 2017. En effet, même si c’est sur les bouts de lèvres, elle se dit d’accord pour le calendrier électoral publié par la CENI. Toutefois, les prélats catholiques demandent au président Kabila, dont le deuxième mandat constitutionnel est déjà arrivé à son terme, d’indiquer clairement qu’il ne sera pas candidat aux élections générales prévues en décembre 2018.
Devant la presse lundi 27 novembre 2017 au Centre interdiocésain à Kinshasa, Marcel Utembi, le président de la CENCO, a lu le message des évêques qui demandent au président Kabila de rassurer l’opinion sur son intention de ne pas se représenter aux prochaines élections prévues en décembre 2018, pour lesquelles la CENCO vient de donner son accord. Au cas contraire, ou encore, au-delà de cette date, les princes de l’Eglise catholique préviennent que le peuple ne le tolérera pas.
Une position capable de contribuer à l’apaisement des tensions politiques
« Nous sommes profondément déçus de nous retrouver dans le même contexte de tensions qu’à la fin de l’année 2016. Le peuple ne tolérera pas que cela se répète en 2018. Nous vous appelons à rassurer l’opinion par une déclaration publique que vous ne serez pas candidat à votre propre succession. Nous sommes convaincus que cela contribuerait à l’apaisement des tensions politiques », dit la CENCO dans son document.
Pour éviter que les élections décrites dans le calendrier électoral manquent d’être organisées, les princes de l’Eglise catholique interpellent la classe politique, le parlement et le gouvernement à veiller chacun dans ses attributions à contribuer à l’avancement de ce processus. Au parlement, la CENCO demande de veiller au vote des lois. Au gouvernement, de publier le plan de décaissement du financement des élections. A la CENI, de manifester son indépendance.
Il convient de souligner que la CENCO avait initié une médiation qui a abouti à la signature, le 31 décembre 2016, d’un accord de sortie de crise politique née du maintien de Kabila à la tête de la RDC au-delà du terme de son mandat qui a échu le 20 décembre.
Elle a observé qu’une année après la fin de son second et dernier mandat constitutionnel, la RDC est toujours dans une impasse politique, et que l’une des raisons de cette situation est la violation de l’accord dit de la Saint Sylvestre, négocié le 31 décembre 2016 sous l’égide des évêques.
Par Thony Kambila