Décédé à 87 ans : La mémoire de Nkuka Matthieu saluée par Jeannot Bombenga et Lutumba Simaro
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St Laurel Sosongo de l’EJF pour la protection de l’héritage culturel
Les derniers hommages ont été rendus au chanteur Nkuka Matthieu le samedi dernier en la salle Jean 14 : 1 dans la commune de Lingwala. C’était au 2ème jour de ses obsèques, qui ont pris fin avec son inhumation à Kinkole.
Dépôts de gerbes de fleurs, défilés autour de la bière, animation culturelle, bref, toutes les étapes du protocole ont été respectées en vue d’honorer Nkuka Matthieu. Cette cérémonie avait été organisée par ses amis, connaissances et famille biologique, représentée par son fils Didioch Nkuka. Il s’agit d’ un des derniers survivants de la génération African Jazz, de Kabasele Tshamala dit » Kallé Jeef » .
Sous la modération du journaliste Mbiyevanga Lengemi , la lecture de sa biographie lue par le guitariste Andy Niangi Lelo , directeur des infos RTNC Développement , a été suivie de la série des témoignages . D’abord celui de Lutumba Simaro (79 ans) du groupe Bana OK, qui a reconnu la valeur artistique du disparu, avec qui il a collaboré dans certains contrats de production, notamment à Lubumbashi.
Néanmoins, le poète a regretté l’absence remarquée des musiciens de la jeune génération. Ce qui a fait penser à » l’Immortel » Verckys Kiamuangana Mateta, président de l’Union des Musiciens du Congo (Umuco) et de la Société des Droits d’Auteurs et des Droits Voisins (Socoda). Koffi Olomide Antoine Makila mabe n’a-t-il pas prédit dans la chanson » Dieu voit tout » – » Soki nakufi balela ngai na bato bayebaki ngai te… naboyi bapesa ngai bolingo ya ofele , oyo na mérite te. Nakolakisa mosapi te mpo nazalaki mosantu te…. «
Ensuite, Jeannot Bombenga Wewando (83 ans), l’ayant connu au sein du » Courrier d’Afrique « , il est compté parmi ses premiers recrutés au sein de son groupe » Vox Africa « , avec qui il a effectué plusieurs déplacements, notamment en Ouganda, au Kenya, en Zambie et en Europe. Enfin, Sylvain Eboma Bana Léo, président de la Mutualité » Amicale Malebo » , qui a expliqué que le disparu avait une personnalité musicale, tout en regrettant que souvent les grands artistes meurent toujours pauvres et signalant que le défunt » a fait l’apostolat musical » .
Pour sa part Laurel Sosongo, leader de l’élite féminine de la commune de Lingwala , présidente de l’association des jeunes filles dénommée » Espoir de la Jeunesse Féminine » (EJF), a exhorté les jeunes , musiciens soient-ils, à suivre l’exemple et à profiter du riche héritage culturel laissé par Matthieu Nkuka , car ne dit-on pas en Afrique : » Quand un vieux meurt, , c’est toute une bibliothèque qui brûle … « .
Elle a promit d’expliciter cet adage lors d’une conférence de réflexion ayant pour thème : » Jeunesse et Développement » prévue le dimanche 3 décembre 2017 au siège de l’ELF, au N°211 de l’avenue Libenge, dans la commune de Lingwala.
Auteur de la célèbre chanson » BB 69 « , responsable du groupe African Ambiance , Matthieu Nkuka a aussi participé et apporté sa touche d’écriture dans la célèbre chanson » Indépendance Cha Cha « , considérée comme l’hymne des Indépendances Africaines.
Dactylographe Comptable de profession, Nkuka Matthieu est né à Léopoldville en 1931. Mort à Kinshasa à 87 ans, Nkuka Matthieu, chanteur à la voix soprano , compté parmi les oubliés médaillés du mérite civique , a été un véritable ambassadeur de la musique congolaise pendant 65 ans de carrière musicale , tant en RDC qu’à l’extérieur du pays .
Par Franck Ambangito