Ville morte, calendrier électoral irréaliste… : A 45 jours du 31 décembre… ça sent mauvais
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Des manifestations de grande envergure lancées, la Monusco en appelle au respect de la liberté de manifester
La tension monte d’un cran en République démocratique du Congo (RDC) à 45 jours de la date du 31 décembre, fixée par les signataires de l’accord du Centre interdiocésain, pour organiser les élections dans ce pays. Pour cause, et bien, il n’y aura pas lesdites élections comme convenu avec les prélats catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Pourquoi n’y aura-t-il pas élections, parce que la Commission électorale nationale indépendante n’est techniquement pas prête à inviter les Congolais aux urnes.
La communauté internationale a tenté d’exercer une pression pour obtenir, de gré ou de force, ce scrutin, mais le rendez-vous a été renvoyé un an plus tard, soit le 23 décembre 2018. Une année de plus, c’est un long calvaire pour le peuple congolais paupérisé, clochardisé, abandonné à son triste sort, qui ne jure que sur l’alternance au sommet de l’Etat. A 45 jours de la date du 31 décembre, les mouvements citoyens ont pris le devant pour lancer des actions pacifiques d’envergure, avec comme objectif le départ de l’actuel chef de l’Etat. Le go est donné ce mercredi 15 novembre à travers l’ensemble du territoire national où un appel à la ville morte est lancé par Lucha, Filimbi, Casc…
Des partis politiques saisissent l’opportunité pour demander à leurs militants de se joindre aux mouvements citoyens pour dire non au calendrier électoral rendu public dimanche 5 novembre 2017 par la Commission électorale nationale indépendante, renvoyant la présidentielle au 23 décembre 2018. La ville morte a donc lieu pendant que les étudiants de l’ISTA (Institut Supérieur des Techniques Appliquées) sont en colère contre la hausse des frais académiques.
Cet appel à une ville morte a lieu au moment où les habitants du site Pakadjuma, à Limete/Kingabwa, sont mécontents de leur déguerpissement par les autorités, le député Gecoco est arrêté pour la énième fois, le corps de feu Etienne Tshisekedi n’est toujours pas inhumé, les revendications des agents et fonctionnaires de l’Etat sont toujours insatisfaites, et les Léopards football de la République démocratique du Congo viennent d’être éliminés de la Coupe du monde Russie/2018.
Dans l’entre-temps, la Monusco appelle les autorités du pays à respecter la liberté de manifestation, pourtant reconnue par la Constitution en vigueur, mais interdite de manière unilatérale par les autorités du pays.
Par LM