Elaboration du budget 2018 : Tshibala étale ses limites
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Ce gouvernement, selon son Premier ministre, veut placer la barre très haut, alors qu’il éprouve de sérieuses difficultés pour faire face à ses dépenses. Entre-temps, les régies financières ne savent plus réaliser leurs assignations, sans oublier la baisse de la production des matières premières!
La session parlementaire de septembre qui, selon la loi, est essentiellement budgétaire, risque de passer à coté de ses obligations d’examiner le projet de loi de Finances déposé par le Gouvernement. L’Exécutif national n’a pas encore déposé ce projet de budget pour l’exercice 2018 au niveau des chambres basse et haute du Parlement.
Et pourtant, Gouvernement et experts s’étaient dernièrement attelés à l’élaboration de ce fameux projet de budget. Mais le Premier ministre Bruno Tshibala l’avait jugé irréaliste et avait demandé qu’il soit retravaillé conformément aux attentes actuelles du pays, afin de permettre la résolution du social des Congolais et surtout le financement des élections, fixées par la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) à 2018, certains des objectifs ayant été fixés au gouvernement par l’Accord de la Saint Sylvestre.
Les spécialistes sceptiques
Mais nombreux sont des spécialistes qui soutiennent qu’il s’agit-là d’une fuite en avant du chef du gouvernement de vouloir voir le projet de budget 2018 être reformulé pour répondre aux attentes actuelles du pays. Bruno Tshibala, ont-ils relevé, étale déjà ses limites, parce qu’il éprouve d’énormes difficultés à faire face aux dépenses de l’Etat.
A l’heure actuelle, le Gouvernement s’est montré incapable de mobiliser assez de moyens financiers, surtout que la production des matières premières a connu une baisse considérable dans le pays, la situation politique n’étant pas rassurante. Aussi, les régies financières: la DGRAD (Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participation), la DGDA (Direction générale de douanes et assises) et la DGI (Direction générale des impôts) n’arrivent pas à réaliser leurs assignations.
C’est ainsi que beaucoup de spécialistes en matière économique et financière soutiennent que le juriste Bruno Tshibala, qui a longtemps évolué dans l’opposition sans travailler, ne dispose pas assez d’expertise pour élaborer «un budget conséquent», capable de résoudre le social et la question des élections, comme voulu en cette période de grave crise économique.
Incapable de présenter un projet de budget réaliste
Pour eux, cet ancien transfuge de l’UDPS (Union pour la Démocratie et Progrès Social) ne saura pas produire un projet de budget bien équilibré entre les recettes à réaliser et les dépenses à engager pour tenir toute une année. Ils donnent comme preuve l’incapacité du Gouvernement de mobiliser plus de 200 millions Fc pour payer les fonctionnaires, agents de l’Etat et réaliser la paie de différents services publics au taux budgétaire de 1450 FC le dollar américain.
Très peu de membres du Gouvernement Tshibala fournissent assez d’efforts pour résoudre le problème de la crise économique et financière dans laquelle est plongé le pays. Le cas du ministre de l’Economie nationale qui, de temps en temps, tente de sortir la tête de l’eau, alors que la plupart sont-là juste pour se servir, ont laissé entendre ces spécialistes économiques.
Par Lucien Kazadi T.