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Elections : la CENI sous pression

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Elections : la CENI sous pression

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Sommée par la communauté internationale de respecter l’Accord politique du 31 décembre 2016, la centrale électorale a fini par comprendre que l’heure ne doit plus être aux tergiversations pour publier le calendrier électoral.

Des policiers ont dû utiliser dimanche des jets d’eau pour disperser les gens attroupés autour de la permanence de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) hier dimanche au niveau de la 11ème rue dans la commune de Limete, alors qu’une vive tension règne déjà à travers le pays, suite à la non organisation des élections réclamées par les Congolais pour concrétiser l’alternance démocratique et le départ de Joseph Kabila.

Les personnes dispersées hier à Limete attendaient impatiemment le calendrier électoral que la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) a promis de publier depuis samedi.  Publication que la CENI a fini par reporter pour hier dimanche.

Calendrier tant attendu

Mais, jusque hier dimanche soir, cette publication du calendrier continuait à se faire attendre. Ce qui a amené plusieurs observateurs à conclure que c’est contre leur volonté que les responsables de la Commission électorale se sont finalement résolus d’organiser la plénière au terme de laquelle ils doivent publier le calendrier tant attendu par les Congolais.

L’incident survenu hier à Limete est symptomatique de la tension qui règne à travers le pays sur le plan politique. Une situation qui a obligé les Etats-Unis à dépêcher à Kinshasa son ambassadrice à l’ONU, Mme Nikki Haley, pour inister sur la publication du calendrier électoral. Même si Kinshasa ne veut pas le reconnaître, cette visite rentre dans le cadre des pressions de la communauté internationale, pour éviter que la RDC bascule à nouveau dans les violences.

La CENI qui est accusée de vouloir retarder la tenue des élections pour permettre à Joseph kabila de s’éterniser au pouvoir et de se comporter comme une caisse à résonnance des autorités actuelles de la RDC se trouvait en réunion depuis le samedi 4 novembre pour rendre public le fameux calendrier électoral. Mais, jusqu’au moment  où nous mettions sous presses hier dimanche, ce chronogramme tant espéré n’était pas publié. Pourtant des pressions sont exercées sur la centrale électorale pour qu’elle fasse son travail en publiant vite le calendrier électoral.

C’est d’ailleurs dans le même cadre que Monseigneur Oscar Cantu, président de la commission justice et paix de l’Eglise catholique étasunienne, venu expressément à Kinshasa, avait insisté auprès du 1er vice-président de la CENI, Norbert Basengezi sur le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre prévoyant des scrutins d’ici la fin de l’année 2017.

L’archevêque  étasunien s’exprimait ainsi à l’occasion de sa rencontre avec le numéro de la CENI le mercredi 1er novembre au siège de cette institution citoyenne. Le prélat catholique ne faisait qu’appuyer la démarche de Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU lors de sa tournée en RD Congo.

Roule pour le pouvoir

En publiant au plus vite ce calendrier électoral tout en privilégiant en premier lieu le scrutin présidentiel, la CENI enverrait un signal fort quant à sa réelle volonté d’organiser ces élections dans un délai raisonnable. Elle ferait ainsi taire les voix qui l’accusent de rouler pour le pouvoir en jouant la montre en retardant le plus possible la tenue des élections.

Trop de Congolais sont morts dans ce pays pour que le jeu démocratique se joue. Et la meilleure façon d’honorer leur mémoire, c’est l’organisation rapide des élections conformément à un calendrier réaliste et qui tienne compte des souffrances déjà endurées par notre peuple.

Il va sans dire que si la CENI publie un calendrier sans prioriser l’élection présidentielle, telle que l’exigent l’Opposition et la majorité de Congolais, la crédibilité de l’actuel président de la CENI et de ses collaborateurs en prendra encore un sérieux coup. Surtout quand on sait le tollé qu’avait suscité la dernière proposition de Corneille Naanga, qui avait laissé entendre qu’il lui faudrait plus de 500 jours pour la tenue de ces scrutins.

Par YHR

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