Atteintes à la démocratie en RDC : Une réunion de mouvements citoyens dispersée brutalement par la police à Masina
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Depuis le renversement du président Blaise Compaoré au Burkina Faso, suite à un soulèvement populaire, les autorités de la RDC, réputées pour de multiples atteintes à la liberté d’expression et la démocratie, n’ont plus de retenu vis-à-vis de mouvements citoyens dont les membres sont désormais traités comme des opposants.
Pour preuve, des policiers n’ont pas hésité à tirer des coups de feu le 15 mars 2015, à Masina, pour disperser brutalement une réunion de mouvements citoyens qui se tenait à la paroisse Don Bosco située dans ce quartier du district de la Tshangu. Rencontre d’échange d’expériences à laquelle prenaient part des représentants de mouvements citoyens venus du Burkina Faso et ceux de la RDC.
Au cours de cette intervention musclée, les policiers ont procédé à des arrestations. Parmi les personnes arrêtées par les éléments de la police figure un certain De Gaulle Tekwe, photographe de profession, dont l’appareil photo a été aussi emporté par les hommes en uniforme.
Ce malheureux photographe et les activistes arrêtés ont été conduits manu militari au commissariat de la police de Matete où ils auraient subi un interrogatoire musclé, avant d’être acheminés à l’ANR où ils seraient encore en détention.
Pendant ce temps, l’épouse du photographe arrêté, une certaine Iya Kindutu Muji, sans doute alertée par les coups de feu et par ce qui venait de se passer à la paroisse Don Bosco, a pris le courage de rendre au commissariat de Matete, afin de s’enquérir sur le lieu de détention de son mari.
C’est là qu’elle apprendra que le photographe Tekwe et ses compagnons d’infortunes avaient été ensuite acheminés à l’ANR (Agence nationale de renseignements).
Curieusement, durant la nuit, la résidence du photographe arrêté a été visitée par des policiers, à en croire ses voisins du quartier Masina Pétro Congo.
Ces policiers qui étaient accompagnés de quelques militaires et agents de l’ANR, à en croire des voisins, ont perquisitionné de fond en comble la maison du photographe arrêté, après avoir sommé son épouse d’ouvrir la porte.
Cette visite nocturne des hommes en uniforme aurait traumatisé l’épouse du photographe arrêté et ses enfants.
Surtout qu’après la perquisition, ces visiteurs indésirables auraient emporté quelques biens du photographe pour « raison d’enquête » tout en menaçant son épouse de tout leur dire sur les fréquentations de son mari!
Après cette visite, la famille du photographe aurait également enregistré d’autres visites nocturnes des hommes armés. Une situation qui a fini par obliger l’épouse du photographe arrêté et ses enfants de quitter précipitamment le quartier, pour vivre dans la clandestinité.
Par D.wD.