Lors de son séjour dimanche dernier à Kinshasa, le Président sud africain Jacob Zuma a exprimé le soutien de son pays au processus électoral de la RDC.  Cette déclaration a suscité une vive indignation dans les milieux sociaux et politiques du pays cher à Patrice-Emery Lumumba.

Pour permettre à l’opinion de connaître ces réactions, radiookapi.net, un site Internet parrainé par la MONUSCO, a initié un sondage dont les résultats démontrent que 83% de personnes interviewées, soit 777 sur un total de 934, affirment que le processus électoral en RDC ne se déroule pas bien ; 14%, soit 134 interviewés, estiment que ce processus électoral peut être mieux conduit, tandis que, de l’avis de 3%, soit 34 interviewés, ce processus se déroule bien.

Dans le même ordre d’idées, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti politique cher à feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba,  a qualifié de «provocation» les récentes déclarations de Jacob Zuma, président en exercice de la Communauté de développement d’Afrique Australe  (SADC). « Jacob Zuma ne peut pas se prévaloir de la place d’une institution congolaise.

Il ne peut pas prendre la place du peuple congolais. C’est une provocation pure et simple », a déclaré  le porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, lors d’une matinée politique de son parti. Pour leur part, les analystes ont conclu que les quelque 3% d’interviewés qui voient d’un bon œil le déroulement du processus électoral congolais sont, sans doute, les partisans de Joseph Kabila, aveuglés par des avantages qu’ils tirent du régime en place.

Violations des droits et libertés des citoyens

Un véritable patriote ne peut pas fermer les yeux sur la misère infernale dans laquelle croupit le peuple congolais, à cause des affres du non respect de la Constitution et de l’Accord Politique Global Inclusif du 31 décembre 2016, signé au Centre Interdiocésain de Kinshasa.

A ce point de vue, l’ONG « Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées » (AETA) a demandé au Président de la République en tant qu’institution, de libérer le processus électoral, au lieu de rejeter toute responsabilité à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

L’AETA a demandé  aussi à Joseph Kabila de veiller au respect des lois de la République, lors d’un atelier sur  l’évaluation du processus électoral de 2013 à 2017, tenu à Bukavu à l’intention des experts des organisations de la société civile du Sud-Kivu travaillant dans le secteur de la bonne gouvernance et démocratie. En plus, les graves violations des droits de l’homme et des libertés publiques prouvent à suffisance que le processus électoral est même pire. Sans trop reculer dans le temps, raadiookapi.net a relaté le drame vécu à l’Est du pays.

La Police Nationale Congolaise (PNC) a étouffé la marche pacifique du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement. Cette marche était  prévue lundi 16 octobre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Elle devrait partir du Rond-point Signers, au centre-ville, pour  chuter au gouvernorat de province.

Les manifestants ont été dispersés par la police. Huit personnes, dont cinq militants du Rassemblement et trois membres d’équipage du véhicule qui contenait le matériel de sonorisation ont été interpellées. Elle a confisqué le matériel et conduit les personnes interpellées au cachot de la mairie de Goma. Les personnes arrêtées ont été relâchées, mais le matériel de sonorisation reste toujours confisqué.

Dans un  communiqué de presse dont une copie est parvenue à Radio Okapi, l’objectif de cette marche était de protester contre la dernière déclaration du président de la CENI, Corneille Nangaa. Ce dernier a sollicité 504 jours, après la fin des opérations de révision du fichier électoral, pour organiser les élections en RDC. Selon la source, le Rassemblement estime que ce report des élections est une « déclaration de guerre aux Congolais ».

Par Asiyeshindwa