Pour la VSV, c’est un affront cinglant aux nombreuses victimes des exactions du gouvernement et au travail des activistes congolais. Même son de cloche du côté de HRW  et la NSCC qui ne cachent pas leur grosse déception. 
Par GKM

La RDC vient d’être élue au Conseil des droits de l’homme des Nations malgré les actions de plaidoyer et de lobbying menées par les organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme contre la candidature de la RD Congo à cette instance de l’ONU. La campagne de charme menée par la ministre Congolaise des Droits Humains, Ange Marie Mushobekwa, aura donc réussi à New York. C’est ce qui a conduit à l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies avec 151 voix sur 193.

Marie-Ange Mushobekwa qui séjourne à New York depuis plus de 8 jours, joint  par nos confrères de 7SUR7.CD, était «optimiste» quant au succès de la candidature de la RDC après sa campagne auprès de l’électorat constitué de 193 membres sur les 195 que compte l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Malgré cette élection de la RDC, la tache ne sera pas facile pour ce pays réputé violateur des droits de l’homme. Surtout quand on sait que le Haut Commissaire aux Droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, fera  une présentation orale sur la situation dans la région du Kasaï au Conseil des droits de l’homme, à l’occasion de la 37ème session du Conseil prévue en mars 2018.  Après un rapport complet sur les conclusions de l’équipe des trois experts internationaux sera présenté en juin 2018, à l’occasion de la 38ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Notons  que plus de 150 organisations des droits de l’homme avaient fait un communiqué conjoint pour protester contre la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Pour rappel, la candidature de la RDC pour siéger au CNUDH qui comprend 47 membres avait été déposée à l’ONU depuis plusieurs mois. Elle a été endossée par l’Union Africaine en juin 2017.

Indignations des ONGDH

L’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme de l’ONU suscite déjà une vague de protestations au sein des organisations de défense des droits humains à travers le monde. C’est le cas de la Voix des Sans Voix (VSV) dont le directeur exécutif, Rostin Manketa, a réagi en affirmant que l’élection de la RDC au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies « est une mauvaise nouvelle pour son organisation ».

Même son de cloche au sein de Human Rigthts Watch(HRW) qui avait mené un plaidoyer auprès des Etats membres contre la candidature  de la RDC. mais il était difficile que cette action puisse réussir, étant donné que le ticket du Congo Kinshasa bénéficiait du soutien du Groupe Africain et c’était la seule candidature africaine à cet organe onusien.
« Accepter la candidature de la RDC porterait atteinte aux valeurs fondamentales et aux principes fondateurs et à la crédibilité de l’organe des droits de l’homme de l’ONU », avait d’ailleurs menacé la veille Louis Charbonneau, directeur de plaidoyer auprès de l’ONU à HRW.

« Voter pour la RDC serait un affront cinglant aux innombrables victimes des exactions du gouvernement et au travail des activistes congolais », martelait Louis Charbonneau.  Pour la Nouvelle Société civile Congolaise(NSCC), l’élection de la RDC est une grande déception pour les militants des droits de l’homme. Son coordonateur national, Jonas Tshombela, a même fait remarquer que la RDC est un pays qui n’est pas modèle en matière des droits de l’homme.

« Prenons la RDC au mot pour qu’elle laisse une enquête internationale sur les massacres au Kasaï et 80 fosses communes. Que les prisonniers politiques  soient libérés et les refugiés politiques rentrent au pays », a martelé Jonas Tshombela. Pour lui, l’élection de la RDC au conseil des droits de l’homme est grosse déception.

Un avis que partage HRW. Pour cette organisation américaine de défense et de promotion des droits de l’homme, la RDC ne mérite pas d’avoir une place au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, au regard des violations des droits humains répertoriées à travers le pays. Le vin étant tiré, il ne reste plus qu’à intensifier la surveillance sur terrain avec des opérations de monitoring  des cas d’atteintes aux droits de l’homme.