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D’après le CNONGD et la LIFDED : Les déplacés du Kasaï à Kikwit dans la précarité totale

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D’après le CNONGD et la LIFDED : Les déplacés du Kasaï à Kikwit dans la précarité totale

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Dans le souci d’accompagner le processus d’insertion des déplacés du Kasaï dans la ville de Kikwit, du 25 au 30 septembre 2017, une mission conjointe diligentée par le Conseil National des ONG de Développement (CNONGD) représenté par son secrétaire général Rigo Gene et la Ligue des Femmes pour le Développement et l’Education à la Démocratie (LIFDED) représentée par Mme Grace Lula (coordinatrice nationale) a réalisé une enquête sur la situation de ces déplacés. Le rapport synthèse de la collecte des données a été présenté hier lundi 09 octobre, lors d’une conférence de presse organisée  par ces deux organisations au siège du CNONGD.

En effet, depuis février 2017, des vagues successives des déplacés du Kasaï ont fuit des atrocités dans leurs villages et contrées de résidence pour chercher refuge dans d’autres  localités lointaines où ils pouvaient vivre en paix. C’est suite à cette réalité que beaucoup d’entre eux ont traversé la frontière pour se réfugier en Angola tandis qu’un grand nombre   a opté pour les provinces voisines, notamment la province du Kwilu, précisément la ville de Kikwit.

Selon les statistiques recueillies auprès du bureau local de la Direction Générale de la Migration (DGM) de la commune de Kazamba et des responsables des sites d’accueil visités par les enquêteurs de cette mission, un nombre de 19.212 déplacés (tout âge confondu) a été indiqué. L’objectif de cette mission d’enquête était de procéder à la collecte des données humanitaires, des données de terrain sur la les effectifs des déplacés, leur localisation ainsi que leurs besoins en assistance multisectorielle.

Identification de 9 sites d’accueil des déplacés à Kikwit

A la clôture de la mission d’enquête au 30 septembre,  9 sites d’accueil des personnes déplacées du Kasaï à travers la ville de Kikwit ont été identifiés. Ces sites hébergent au total 19.212 personnes dont les femmes sont représentées à 52,01%  contre 47,98 % des hommes sans compter les enfants. Ces déplacés sont en général des familles de 7 à 8 personnes représentant au moins 3000 nouveaux ménages qui ont besoin de logement, de nourriture, de soins de santé appropriés, de terre, de travail, etc.

En ce qui concerne l’aide humanitaire,  le CNONGD et la LIFDED ont fait savoir qu’en dépit des efforts menés par quelques organisations internationales et nationales intervenant à Kikwit, l’aide reste encore informelle, sporadique et sans coordination adéquate. Cette difficulté exacerbe la vulnérabilité des ces déplacés parmi lesquels on dénombre des malades, des enfants malnutris, des personnes ayant subi des violences sexuelles et qui n’ont jamais été prises en charge, des enfants non accompagnés, des femmes enceintes et allaitantes. On signale également des problèmes d’insécurité alimentaire, d’eau, d’hygiène et d’assainissement, d’abris de base, de biens non alimentaires (vêtements, récipients pour puiser de l’eau, assiette, gobelets…)

Le CNONGD et la LIFDED lancent un appel aux personnes de bonne volonté

Ayant  diligenté une enquête et palpé du doigt la réalité sur terrain, ces deux organisations lancent également un appel vibrant aux gouvernants, aux personnes de bonne volonté, aux serviteurs de Dieu ainsi qu’aux ONG à ne pas endurcir leurs cœurs devant ce drame de Kikwit. Le CNONGD et la LIFDED ont fait des recommandations.

Au Gouvernement, elles recommandent   de respecter les engagements convenus et signés par la RDC dans le cadre de la convention de Kampala relative à la protection des Personnes Déplacées Internes(PDI), (2) ; aux organisations internationales et aux agences humanitaires, elles demandent d’accélérer la mise en place d’une assistance humanitaire urgente au regard de la précarité des conditions de vie des déplacés du Kasaï à Kikwit(3) ; à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les deux organisations demandent de prendre des dispositions et toutes les mesures possibles pour enrôler ces déplacés pour les sécuriser et les épargner des tracasseries policières et administratives y afférentes(4) ; au ministère des Affaires foncières, il est recommandé de créer des lotissements sociaux en faveur des PDI dans la périphérie de Kikwit pour faciliter leur hébergement et éviter des épidémies dues à la promiscuité dans les lieux actuels d’accueil.

A ces deux organisations de mobiliser les acteurs de la société civile pour une assistance humanitaire consistante et concertée en faveur des PDI du Kasaï à Kikwit.

Par Thony Kambila

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